Une députée européenne en visite à Saint-Dizier
POLITIQUE. Fabienne Keller, députée européenne Renaissance, était en visite aux Halles de Saint-Dizier, samedi 24 février. Une petite heure de tractage et de discussions avec des Bragards sacrément attentifs.
Après une réunion publique, la veille, l’eurodéputée s’est frottée à l’exercice parfois périlleux de la distribution de tracts. « Nous ne pouvons pas tracter sous les Halles, puisque c’est un bâtiment municipal », explique-t-elle d’emblée, fin limier de la politique. Il faut dire que ce n’est pas l’expérience qui manque à Fabienne Keller, conseillère générale du Bas-Rhin, maire de Strasbourg puis sénatrice, avant de siéger, depuis 2019, au Parlement européen.
Territoire hostile
Si elle n’était pas en terre conquise – le Rassemblement national a terminé largement en tête des dernières européennes en terre bragarde (40,07 % contre 16,36 % pour l’alliance La République en Marche / Modem) – la députée européenne n’a pas rencontré trop d’opposants. Le RN, justement, tractait le même jour au même endroit, avec une Laurence Robert-Dehault feignant la coïncidence : « Nous n’étions pas au courant qu’ils tractaient, c’est une surprise ! »
Volontiers tactile, rompue à l’art du bon mot – « j’en prends deux à droite, deux à gauche », lance-t-elle aux jeunes sapeurs-pompiers qui distribuent des tickets de tombola – Fabienne Keller est à son aise sur le parvis des Halles. Leur campagne pour les élections européennes n’a pas officiellement commencé, ce sera le 9 mars, mais l’eurodéputée expose tout de même les grandes lignes de son parti : encadrement de l’intelligence artificielle, lutte contre le populisme, soutien de la politique agricole commune, aide aux territoires en difficulté à travers l’Europe…
Au détour d’une discussion sur la politique migratoire de l’Union, la députée européenne tonne : « Il faut une mécanique de solidarité continentale pour les migrants, c’est indispensable. En revanche, pour les personnes qui ont commis des crimes ou des délits, je n’ai pas d’état d’âme. » Sans crier gare, une femme assise à une autre table coupe Fabienne Keller. « Sur ça, je suis bien d’accord avec vous ! » Les Bragards ont leurs raisons…