La péniche en panne, le tour de promotion de la contraception masculine en suspens

SOCIÉTÉ. Mercredi 28 février, une péniche en panne a été extraite du canal entre Champagne et Bourgogne pour partir en réparation dans le Nord. Le bateau effectuait un tour d’Europe de promotion de la contraception masculine.

Les promeneurs qui longent le canal entre Champagne et Bourgogne ont l’habitude de croiser des péniches. Mais pas forcément en plein hiver et encore moins, hors de l’eau. Mercredi 28 février, dans la matinée, c’était pourtant le cas. Sur l’esplanade située le long de la rue Berthelot, au bout de la rue Charles-Quint, un convoi exceptionnel venu des Pays-Bas vérifiait que la péniche – de type Vulcain, de 1989, avec coque en acier de quinze mètres – était bien accrochée.

« Pas d’autre endroit pour sortir le bateau »

Le bateau est tombé en panne une quinzaine de jours auparavant, sur ce même canal, à hauteur d’Eurville-Bienville. « On a perdu le safran. On a probablement touché quelque chose mais c’est dû à l’usure », estime Maxime Labrit, un des deux marins à bord. Le Bordelais a appelé Voies navigables de France (VNF), qui a contacté Sébastien Martin, de l’entreprise Marne Plaisance, pour gérer l’urgence. « On a réussi tant bien que mal à amener le bateau jusqu’à Saint-Dizier, il n’y a que là qu’on pouvait le sortir, il n’y a pas d’autre endroit », indique le responsable de la société basée à Chamouilley.

L’engin arrivé à Saint-Dizier, l’entreprise Adam Levage, basée à Ancerville, a déployé une grue de 80 tonnes pour le placer sur la remorque du poids-lourd. Le bateau est parti à Hautmont (Nord), en réparation.

Maxime Labrit n’est pas uniquement marin. Il est aussi infirmier. Lorsqu’il a eu son pépin, il effectuait le tour d’Europe de l’équité contraceptive. Il venait de Berlin, était passé par Dole (Jura) avant de remonter en direction du Rhin via le canal entre Champagne et Bourgogne. 

Contraceptif masculin thermique

Un voyage militant sous l’égide de l’association ENSC (European network for shared contraception), qui vise à « engager les personnes ayant des testicules au partage de la charge contraceptive », explique tout de go Maxime Labrit, inventeur de l’Andro-Switch, un anneau qui fait office de contraceptif masculin thermique. L’ENSC, c’est le versant associatif du projet, pour sensibiliser le grand public. Thoreme est la structure qui porte l’invention Andro-Switch, qui est en cours de certification à la demande de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).

Un procédé qui demande du temps, de l’argent et des ressources humaines. « Nous faisons aussi appel à sociétariat via la coopérative Entrelac »​​​​​​​, reprend Maxime Labrit. L’essai de sécurité de son Andro-Switch aura lieu cette année. Le bateau, lui, reprendra la navigation dans quelques jours, si tout va bien.

N. F.

n.frise@jhm.fr