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Jean-Pierre Richeton, une vie aux sources de l’Apance

Jean-Pierre Richeton, né le 28 décembre 1945, est un vrai sarcophagien, comprendre un habitant de Serqueux. Il nous conte ses souvenirs de ce village aux sources de l’Apance et d’une vie à la campagne. 

Issu d’une famille agricole de Serqueux, c’est tout naturellement que  Jean-Pierre Richeton a pris la suite jusqu’en 1982. A ce moment, il change de profession pour devenir employé communal sous la houlette de René Botchi. Bien avant, il épouse une fille Parisot de Parnot, dont le papa était maçon et connu sous le nom de Pierre Parisot.

Sa profession n’a pas été la seule activité de Jean-Pierre Richeton. Il a aussi eu plusieurs casquettes, ou plutôt de casques, comme pompier bénévole de 1988 à 1995, il passe sergent en 1993, puis sergent chef en 1999 pour devenir adjudant en 2004 (chef de corps).

Quand il se souvient de cette période, il avoue « que conjuguer le travail avec les formations à Chaumont, cela n’a pas toujours été simple et pourtant je suis content de l’avoir fait « .  Il a connu trois chefs de corps avant lui : Antoine Varennes, Yves Huguenel, Gabriel Claude.  » Nous étions un corps de pompiers formé avec 17 à 18 pompiers, j’ai aussi tenu le tambour et je me rappelle surtout des huit jours avant chaque 14 juillet, où avec une quinzaine d’enfants, nous allions annoncer, par les rues du village, la fête patriotique « .

 » Depuis mon enfance, j’ai connu plusieurs maires : M. Huart qui a fait plusieurs mandats (il est resté environ 44 ans) puis ce fut Denis Lorrin, puis Lyliane Horiot, M. Zordic, M. Garcin puis aujourd’hui, Claude Christelle. Moi même, j’ai fait un mandat comme conseiller » se souvient-il.

Si dans les années 1950, Serqueux comptait 800 âmes il ne reste aujourd’hui au village qu’environ 400 habitants. Jean-Pierrese souvient : « Lorsque j’avais 5, 6 ans, mon village était un village agricole. Nous étions environ 40 producteurs de lait, d’où la présence d’une laiterie-fromagerie. Elle était tenue par les deux frères Raymond et André Lorrin et sera reprise par un fils Christian Lorrin jusqu’à la fermeture fin XXe siècle. »

Petit inventaire économique local

Le village était aussi viticole mais il y avait aussi beaucoup d’autres métiers. « Du haut de mes 6 ans environ, il y avait : un forgeron-maréchal ferrant, Georges Gros, deux menuisiers : Roger Savary et Robert Gallot , un tonnelier : Eugène Rémy , deux bouchers : Roland Lesigne et Georges Perdriset , deux boulangeries : Jean Noirot et Raymond Huart, deux cafés-restaurants : Mme Novion et Isabelle Henry. S’ajoutent à cela cinq magasins dont les Coopérateurs (les filles Voiseux), Muguette Piquée avec un magasin d’alimentation (celui-ci fermera le dernier), M. Lantier : alimentation et chaussures, M. Gallot : bureau de tabac et épicerie, Louise Godart : épicerie-fromagerie ». 

Le village comptait aussi un marchand de bestiaux, Stephan Sapovic, un cordonnier, un garde champêtre – « j’en ai connu deux : Jean Maupied et Camille Séjournant »-, un maçon-peintre-plâtrier Angelo Bellorti et son fils, ainsi que deux coiffeurs. A ce sujet, il ne se souvient que de M. Cartinez :  » lorsqu’un jour il m’a demandé : “qu’a dit ta maman pour ta coupe ? », j’ai répondu « elle a dit ras » et ce fut fait lorsque je suis revenu à la maison, j’avais la tête vraiment dégagée”.

Trois écoles et un curé

« J’ai connu la construction de trois écoles en 1953, il y avait aussi une garderie que je fréquentais ; c’était Claire Chaudot qui l’assumait et son époux vendait du poisson avec sa calèche dans les rues. Pas besoin de glace pour maintenir au frais le poisson et nous n’avons jamais été malades !” De cette même époque date la construction du château d’eau et du réseau d’eau (1953-1954). A cette occasion une grande inauguration a eu lieu.

Côté religieux, il y avait un seul curé, le père Seurre, le presbytère se tenait là où se trouve aujourd’hui le local communal. « Chaque jour, avant l’école, nous assistions à la petite messe mais ce que j’aimais c’est lorsqu’il y avait un enterrement car nous précédions le corbillard (Rémy Eugène conduisait) avec la croix et pas d’école pour moi, c’était le bonheur, là au cimetière se tenait le fossoyeur, Auguste Pierre. Chaque semaine, une famille apportait le pain à bénir. Que de kermesses paroissiales, que de fêtes dédiée à Saint Blaise ai-je connu ! »

Une carrière existait également et c’est Joseph Lenik qui en extrayait les cailloux pour faire les chemins forestiers avec l’aide de Yves Huguenel et Navarro. Côté bois, trois gardes-forestiers : René Clause et Abel et Robert Picard. La Poste était tenue par Mme Bodel et son époux, Georges, distribuait le courrier.

Le crash d’un avion de chasse

 » L’évènement marquant de ma jeunesse fut l’accident de l’avion (le 17/02/1959), un sergent, Jean Rochel, est décédé à 24 ans. Le fait est relaté dans l’album consacré aux 70 ans de la Haute-Marne libérée. Nous sommes allés voir les débris de l’avion avec mon institutrice ».  Il s’agissait d’un chasseur-bombardier à réaction F84 venant de la base aaérienne de Metz-Frescaty. Le pilote a trouvé la mort en se sacrifiant pour sauver le village.

Concernant l’école, Jean-Pierre Richeton a connu comme enseignants Denise Piquée, Mme Grandidier puis M. Lefrançois.

Pour la santé,  » nous allions chez le médecin à Bourbonne, le docteur Nicolas puis le docteur Maignien et pour les bêtes, le vétérinaire de Bourbonne était M. Pierrot ».

 » Face à la mairie se trouvait une grande fontaine ronde où les chevaux allaient s’abreuver et lorsque l’hiver arrivait, la neige était repoussée par un traineau tiré par les chevaux. Enfin, j’ai connu de nombreux anciens combattants qui ornaient leurs fenêtres de drapeaux lors des cérémonies patriotiques. Et puis pour distiller quatre à cinq alambic existaient ».

Une belle rencontre avec Jean-Pierre Richeton qui évoque les temps d’autrefois au village ; une enfance insouciante où pratiquement tout achat (qui s’achetait) se faisait sur place, une vie quasi en autarcie où l’entraide était la base.

De notre correspondante Marie-Agnès Fontaine

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