Rififi au Souvenir français
La réunion cantonale du Souvenir français, vendredi 23 février, au Palace, a été particulièrement houleuse. Après 20 ans de présidence, Marc Dillon a démissionné de son poste, à cause de divergences de vues avec un membre de son bureau et avec son délégué général.
« Sincèrement, ça m’embête de partir. Mais j’estime ne plus être en capacité de gérer le comité du Souvenir français de Saint-Dizier, si je dois être sous tutelle et sous surveillance. » Il en a gros sur la patate, Marc Dillon. Vendredi 23 février, il a officiellement abandonné la présidence du comité bragard de l’association mémorielle, après 20 ans de bons et loyaux services, au cours d’une réunion cantonale agitée.
« J’ai pris la parole. Un crime impardonnable ! Cela m’a valu une convocation au siège départemental, où cinq personnes m’attendaient. Une convocation disciplinaire très peu fair-play… »
« C’est avec une certaine émotion que je parais devant vous aujourd’hui », a introduit Marc Dillon avant de faire respecter une minute de silence. Puis, après un bref rappel des missions de l’association, il a listé l’ensemble de ses activités : cérémonies patriotiques, réunions préparatoires aux cérémonies bragardes, notamment pour les 80 ans de la Libération de la ville, le 30 août, animation de l’Historial, entretien des tombes de soldats tombés au combat, accueil de la Flamme sacrée, création de classes Défense dans des établissements scolaires…
Un discours en forme de pamphlet
Puis Marc Dillon a entamé la lecture de son discours. Un rapport moral en forme de pamphlet à l’encontre d’un membre de son bureau et du délégué général du Souvenir français pour la Haute-Marne, Roland Belbézier, présent ce vendredi soir au Palace. « Le président quitte la direction du comité du Souvenir français de Saint-Dizier, suite à une accusation d’incapacité de gestion d’un membre du bureau, évoqué avec le délégué général. Membre du bureau qui désire m’évincer et qui espère, par la suite, mêler intérêt personnel et financier tout en assurant la présidence de notre comité et de l’Historial. »
« Tu es vice-président quand ça t’arrange pour tes affaires ! »
Visé, Patrice Riehl, seul membre du bureau que Marc Dillon n’a pas remercié dans son allocution, a attendu la fin du discours pour prendre la parole. « J’aimerais bien que tu cites le nom du membre du bureau… Pas besoin de faire autant de mousse que ça, je pense que c’est de moi dont tu parles. Je suis vice-président, tu peux citer mon nom, j’en ai absolument rien à faire ! » Selon lui, le délégué général lui aurait juste demandé d’assurer la présidence par intérim, après que Marc Dillon a annoncé sa démission. « Tu es vice-président quand ça t’arrange pour tes affaires ! », lui a rétorqué Marc Dillon. Bonne ambiance…
Redécoupage des comités du Souvenir français
Marc Dillon n’a pas non plus digéré le redécoupage des comités, rattachant notamment le canton de Chevillon au comité de Wassy. « Ces communes nous ont été retirées sans aucune explication, sans me consulter, alors que je suis délégué adjoint pour tout le Nord Haute-Marne. » Au cours d’une réunion en préfecture, pour l’organisation des célébrations de la Libération, Marc Dillon aurait également pris la parole, « sans prévenir le délégué général. Un crime impardonnable ! Cela m’a valu une convocation au siège départemental, où cinq personnes m’attendaient. Une convocation disciplinaire très peu fair-play… Lors de cette réunion, j’ai entendu de nombreux griefs prononcés à mon encontre. »
Trop, c’est trop. Marc Dillon, membre du Souvenir français depuis 2000 et président depuis 2004, décide donc de claquer la porte. Il restera toutefois adhérent à l’association, ainsi qu’à cinq autres à Saint-Dizier, pour « continuer à œuvrer pour la mémoire ».
Un nouveau bureau a finalement été nommé, avec Maxime Belgrand à sa tête. Membre du conseil d’administration national du Souvenir français, Pascal Solofrizzo, a adressé ses « remerciements sincères » à Marc Dillon pour son investissement. « Merci pour tout ce que vous avez fait. » Mêmes remerciements de la part de Raphaël Mercier, président de l’Onac et de Laurent Guillemot, sous-préfet de Saint-Dizier. Assis en bout de table, Roland Belbézier, pourtant mis en cause tout au long de la réunion, n’a pas souhaité prendre la parole.
P.-J. P.