Prendre soin de ses mains, ça fait (toujours) du bien
Lundi 19 février, trois apprenties esthéticiennes sont venues de Troyes pour une séance de travaux pratiques sur les mains de résidantes du centre Jean-François-Bonnet, à Riaucourt.
Elles s’appellent Elisa, Erine et Camille. Elles sont en alternance à l’école troyenne Terrade, en vue d’obtenir le CAP d’esthéticienne. Si elles ont l’occasion de pratiquer dans les salons où elles sont sous contrat, elles s’exercent surtout entre elles lorsqu’elles sont à l’école. Ce déplacement à Riaucourt répondait au besoin d’inscrire dans leur cursus une expérience extérieure.
A Riaucourt, les attendaient Cécile, Jacqueline, Maryse, Nelly, Simone, Suzanne et Yvette. A une exception près, aucune n’avait jusqu’alors bénéficié de tels soins. L’une d’elles a raconté s’être mis un jour du rouge à lèvres. Or, son mari a paru de pas s’en apercevoir. Dépitée, elle n’a jamais recommencé. Les trois apprenties ont, 30 minutes durant sur chaque main, déroulé le même process : limage des ongles, gommage de la peau pour éliminer les cellules mortes, lissage du grain, modelage et pose d’un masque pour nourrir la peau, retrait du masque après action, et, enfin, application d’un vernis à ongles. Commentaire de Nelly à l’application de la crème : « ça fait tout froid ! ». Toutes ont été enchantées de cette expérience inattendue. Il n’y a pas d’âge pour être belle.
De notre correspondant Benoît Gruhier
Finie, la relégation du bien-être
Les temps changent et, pour le coup, c’est plutôt un soulagement. Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) – ou plus souvent les groupes qui les possèdent – avec des prestataires de celles-ci qui sont les premiers visibles pour indiquer qu’ils intègrent des soins esthétiques, qu’ils appellent plus souvent « socio-esthétiques ». À chaque fois, les vertus qui sont prêtées à ces moments « bien-être » sont le renforcement de l’estime de soi, les retrouvailles avec les fonctions sensorielles. Il existe pour les esthéticiennes des formations dédiées à un public de personnes âgées. Ces soins « socio-esthétiques » font appel à des techniques de « médiation corporelle ».
De son côté, le ministère de la Santé fait état depuis longtemps de projets portés par des établissements de soins, évoquant aussi le cas des personnes qui approchent du terme de leur vie, et qui, cette fois, peuvent être jeunes. À un corps qui souffre aussi, ces soins « bien-être » sont, soulignent ces projets, susceptibles d’apporter de l’apaisement.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr