Mirel Ursachianu : « la kinésithérapie, c’est toujours redonner confiance au patient »
Kinésithérapeuthe, Mirel Ursachianu commence par s’entretenir avec ses nouveaux patients. Pour « regarder au-delà du diagnostic ». C’est après qu’il choisit les techniques susceptibles de convenir à leur cas. Qui visent de toutes manières à la restauration de leur confiance dans leur corps.
« 90% des patients ont un trouble au niveau émotionnel ». Mirel Ursachianu ne dispense pas pour autant des séances de kinésithérapie « pour leur confort ». Simplement, il estime qu’il doit « toujours regarder au-delà du diagnostic » dont ils font état. Avec ses nouveaux patients, il commence donc par « discuter », écouter « les causes » d’une douleur et/ou d’une faiblesse. Pour « faire une anamnèse ». Loin de nier la souffrance, il veut ainsi entendre les circonstances dans lesquelles elle est apparue, histoire également de comprendre comment elle s’est installée. En tout état de cause, il s’agira de « redonner confiance au patient ». Ainsi, « après un AVC, les éventuels dégâts ne sont pas seulement physiques ». De toutes nouvelles difficultés à la marche peuvent ainsi résulter de la peur que l’accident ne se répète. Mais non, Mirel ne remplace pas les techniques et les équipements de kinésithérapie par cette écoute bienveillante. D’ailleurs, à Châteauvillain, qu’il souhaite quitter, comme à Chaumont, où il entend rester, il dispose de matériels dernière génération qui servent au renforcement musculaire, à la rééducation, aux soins – stepper, tapis de marche, équipements MOTOmed® à destination des personnes paralysées. « J’essaie d’être à jour, par respect pour les patients ».
Avec son patient, « faire équipe »
« Il faut que les patients intègrent qu’ils progresseront étape par étape ». Mirel va d’autant plus les « guider » qu’ils se sentent angoissés, c’est « un travail d’équipe » qui va s’engager. « Ces dernières années, nombreux sont les patients dans cet état ». Et toujours (sans exclusive), il y a tous ceux qui refusent d’ « écouter leur corps », dans lequel une douleur dorsale par exemple va faire son nid, pour devenir chronique. S’il existe des « tendances », elles ne formatent toutefois pas les patients : « on est tous très différents », soutient Mirel Ursachianu. Le spectre des siens est en outre très large : « de deux semaines à 104 ans ». Chez les bébés, il y a notamment les prématurés, qui souffrent de « déficits neurologiques ». Chez les personnes âgées, il y a ces « grands sportifs » qu’un AVC, même sans séquelle, a soudain plongés dans le doute.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr