Allocation de solidarité spécifique : sa suppression fait grincer des dents
Social. Lors de son discours de politique générale le 30 janvier, Gabriel Attal a annoncé la suppression prochaine de l’allocation de solidarité spécifique. Les chômeurs de longue durée qui arrivent en fin de droits « basculeront » au RSA. Le Département a fait ses comptes : ça va coûter 5 millions d’euros par an.
Allocation spécifique de solidarité. ASS. C’est une allocation qui, sous certaines conditions, est versée aux chômeurs en fin de droits. Montant de l’ASS : 552 euros par mois pour une personne seule. Mais l’ASS permet de valider des trimestres en pouvant espérer une retraite à taux plein le moment venu. Gabriel Attal a sonné le glas de l’ASS lors de son discours de politique générale prononcé le 30 janvier devant l’Assemblée nationale. Le nouveau Premier ministre estime que cette allocation permet de « valider des trimestres sans travailler », or, « nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail », a-t-il expliqué. Résultat : l’ASS devrait passer à la trappe. Ce qui a fait bondir les syndicats estimant qu’il s’agit-là d’un nouveau coup dur pour les chômeurs de longue durée. Les Départements ne sont pas contents non plus. En effet, les bénéficiaires de l’ASS vont « basculer » au RSA, un revenu de solidarité active payé par les Départements qui ont appris la mesure lors du discours du Premier ministre.
En Haute-Marne, 700 personnes concernées
« Les départements de France ont besoin de la solidarité nationale et pas de dépenses supplémentaires, non financées, dans le contexte actuel » a déclaré sur le sujet, François Sauvadet, président de Départements de France. Pour les Départements, la facture pourrait s’élever à 2,1 milliards d’euros par an. Dans l’Aube, le président du Département a fait ses comptes. La mesure Attal de suppression de l’ASS pourrait coûter 10 millions d’euros. Lors de la commission permanente du Conseil départemental de la Haute-Marne qui a eu lieu vendredi 16 février, le sujet est forcément venu sur la table.
La vice-présidente, Marie-Claude Lavocat, a sorti la calculette. Elle estime que 700 personnes en Haute-Marne peuvent être concernées par cette mesure pour un coût de 5 millions d’euros à la charge du Département. Nicolas Lacroix déplore avoir appris la mesure « en écoutant le discours du Premier ministre ». Il souhaite que cette décision soit attaquée par Départements de France. Le montant du RSA est un petit peu plus élevé que l’ASS (+ 50 euros par mois) mais il n’ouvre aucun droit pour la retraite.
C. C.