Carte scolaire : le Grand Langres doit abattre son jeu
La carte scolaire 2024 doit être validée ce jeudi 15 février par l’Académie. Les écoles Jean-Duvet de Langres et Jean-Breton de Saints-Geosmes risquent de perdre une classe… A moins que les fermetures des écoles de Bannes et Jorquenay ne soient validées. Explications.
C’est le jour de vérité pour les écoles haut-marnaises. Ce jeudi 15 février, le Conseil départemental de l’Educationale (CDEN), présidé par l’Inspecteur d’Académie Michel Fonné, doit entériner la carte scolaire du département pour la rentrée de septembre 2024. Un ultime comité technique (CSA-SD) s’est réuni, mardi 13 février, à l’issue duquel aucune modification sur les mesures projetées n’a été proposée par les services de l’Education nationale.
Sur l’ensemble de la Haute-Marne, le premier degré de l’Education nationale doit rendre une quinzaine de postes. Sur le secteur de la communauté de communes du Grand Langres, trois fermetures de classe sont envisagées : à Jean-Duvet (Langres), à Jean-Breton (Saints-Geosmes) et au RPI de Chauffourt-Sarrey. Mais trois autres mesures sont sur la table, de nature à faire évoluer la situation : les fermetures des écoles (y demeure une classe unique) de Marac, Bannes et Jorquenay, qui pourraient permettre, en contrepartie, de sauvegarder les classes de Jean-Duvet et de Saints-Geosmes (pour Chauffourt-Sarrey, la situation des effectifs semble plus délicate). Cependant, depuis un engagement, en 2019, du président de la République Emmanuel Macron, aucune école de village ne peut être fermée sans l’accord du maire.
Un choix cornélien
En l’état, deux des trois édiles se sont positionnés. Le maire de Marac a fait savoir qu’il s’opposait à toute fermeture. A l’inverse, Henri Linarès a envoyé un courrier à Michel Fonné pour l’informer qu’il acceptait la cessation de l’école de Jorquenay. Ce qui permettrait, pour l’heure, la sauvegarde d’un des deux postes (Jean-Duvet ou Jean-Breton). Demeure la problématique de l’école de Bannes, où 13 élèves sont théoriquement pressentis pour la prochaine rentrée. Contacté, Fabrice Maréchal, premier magistrat de la commune, explique être en contact avec les familles pour se positionner : « Il est possible qu’il n’y ait que 7-8 élèves au final. Je l’ai dit, en accord avec le Grand Langres : en-dessous de dix élèves, je laisserai fermer l’école. On a les cinq niveaux de l’élémentaire (Ndlr : les maternelles vont à Neuilly-l’Evêque), ce qui n’est pas idéal pour les élèves. Et il y a les charges de la cantine scolaire, installée à la salle des fêtes. Tous ces éléments sont à peser ».
Fabrice Maréchal espère rapidement terminer ses consultations mais n’était pas certain d’être en mesure de fournir une réponse pour ce jeudi. C’est pourquoi Jacky Maugras, président du Grand Langres, sollicite un moratoire concernant la situation et a écrit en ce sens à Michel Fonné. Le cas échéant, les fermetures de Bannes et de Jorquenay sauveraient probablement à la fois Saints-Geosmes et Jean-Duvet, où le nombre d’élèves par classe est important. Dans le cas contraire, il y aura un choix cornélien à effectuer…
N. C.
Heuilley-le-Grand et Fayl-Billot en balance
L’autre point d’incertitude, en Sud haut-marnais, se trouve sur le territoire de la commuanuté de communes des Savoir-Faire (CCSF). Une classe est menacée à Fayl-Billot, mais pourrait être sauvée si Heuilley-le-Grand accepte la fermeture de sa classe unique, et donc de son école, où cinq élèves seulement sont inscrits pour la rentrée de septembre. Michel Gérard, le maire de la commune, a publiquement indiqué, lors du dernier conseil communautaire de la CCSF, qu’il acceptait de consentir à la fermeture de son école. Cependant, il souhaite consulter son conseil municipal sur la question, qu’il n’a pas encore pu réunir. A l’instar de son homologue du Grand Langres, le président de la CCSF, Eric Darbot, a donc écrit à Michel Fonné pour solliciter un délai supplémentaire, dans l’attente de la décision définitive d’Heuilley-le-Grand.