Au CVB 52, le jeu ne se résume pas aux chiffres
A en croire les classements individuels de la Ligue nationale, le Chaumont VB 52 Haute-Marne dominerait la Marmara Spikeligue depuis quasiment le début de saison avec des joueurs de moindre qualité que chez d’autres formations. Ou quand les données statistiques possèdent leurs limites…
Le volley est un sport traditionnellement lié aux statistiques. Avant chaque match, tous les entraîneurs scrutent leurs prochains adversaires, décortiquant leurs derniers matches en date à la vidéo et collectant de multiples données pour préparer au mieux la rencontre à venir.
De nombreuses informations que le coach va ensuite trier pour définir un plan de jeu dédié à un adversaire défini, qu’il va ensuite dicter à son effectif. Inutile d’ailleurs de sevrer les joueurs de multiples chiffres et autres pourcentages que, de toute façon, ils ne retiendront pas. Juste un axe de travail, quelques consignes principales que l’entraîneur pourra, lui, faire évoluer au fil du match, si le besoin s’en fait sentir.
Mais faut-il se fier constamment aux chiffres ? Sont-ils véritablement révélateurs de la qualité individuelle du joueur ? Chaque saison, la Ligue nationale (LNV) définit notamment le “sept” idéal de l’exercice en cours, aidée par les statistiques accumulées censées traduire l’efficacité individuelle à chaque poste. Ainsi étrangement l’an passé, dans l’équipe type de la saison, aucun joueur du Chaumont VB 52 Haute-Marne, pourtant finaliste du championnat, ne figurait dans la liste.
Cette saison, à en croire de nouveau les statistiques cumulées par la LNV jusqu’à aujourd’hui, la formation du CVB 52, leader du championnat durant quinze journées sur les vingt disputées, ne possèderait qu’un seul élément parmi les trois meilleurs désignés à chaque poste.
Patrik Indra seul sur le podium au CVB 52
C’est ainsi que le Tchèque Patrik Indra dominerait le classement des “pointus” en terme d’efficacité globale. Pour le reste, il faut même parfois aller chercher assez loin dans la hiérarchie pour trouver le premier des Chaumontais. C’est le cas chez les passeurs, où l’Américain Joseph Worsley, pourtant précieux dans les résultats de son équipe, pointe au sixième rang. Pour les “libéros”, Sebastian Closter s’affiche au… douzième rang sur les quatorze titulaires de la Marmara Spikeligue. Au niveau des centraux, il faut aller chercher Michael Marshman au… quinzième rang. Le meilleur classement haut-marnais (outre Patrik Indra) échoit finalement à Niko Suihkonen, chez les réceptionneurs/attaquants, qui se place en cinquième position, Victor Cardoso le suivant assez loin, au douzième rang.
A l’heure où les entraîneurs de la Marmara Spikeligue ont été sollicités par les instances nationales pour désigner une première salve assez large de joueurs susceptibles d’intégrer le palmarès 2023/2024, pas sûr cette fois que les coaches ne tiennent compte que des chiffres cumulés sur la saison. Leur yeux aguerris seront certainement plus avisés. Tout comme leur sensibilité par rapport au jeu, parfois différente d’un coach à l’autre, pourrait également compter dans leur jugement.
A voir si le CVB 52 sera, cette saison, représenté dans le “sept idéal”. Mais à choisir et au-delà de ces classements purement anecdotiques, Daniel McDonnell et ses coéquipiers préféreraient, c’est certain, soulever un autre trophée en fin de saison.
Laurent Génin
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