Tout à refaire – L’édito de Christophe Bonnefoy
«C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler». On le savait, c’est dit – réaffirmé plutôt -, par la toute nouvelle ministre de l’Education nationale à propos du harcèlement scolaire. Plus d’un élève par classe serait en moyenne victime de cette cruauté des lâches.Tellement facile, de s’attaquer à ceux qu’on identifie comme les plus faibles…
Il fallait bien que Nicole Belloubet prenne le sujet par un bout : l’Ecole est en effet l’un des chantiers prioritaires du gouvernement. Une succession de chantiers, plutôt – après une succession de ministres -. Harcèlement. Inclusion. Savoirs. Egalité des chances… et on en passe. Avec deux possibilités : soit on essaie de tout traiter à la fois, au risque de ne le faire que partiellement, soit on va au fond des choses, un problème après l’autre.
Le leitmotiv, dans un premier temps, est de faire oublier les errements d’Amélie Oudéa-Castéra devenus provocations à répétition. Ça lui a coûté sa place mais, surtout, elle a vite redonné le blues au corps enseignant, tout autant que provoqué la colère des parents. Et desservi écoliers, collégiens et lycéens. Autrement dit, tout est à refaire.
Mais il y a urgence. Les expérimentations, plans à moyen terme, tests ou interminables discussions, s’ils sont louables, ne peuvent être les uniques outils d’une reconstruction de l’Ecole. Pour faire simple : on ne peut pas se permettre de continuer à sacrifier des générations entières, pour avoir trop tâtonné. C’est d’ailleurs encore plus vrai lorsque des vies sont en jeu. En l’occurrence ça peut être le cas, quand on parle harcèlement.