Carte scolaire : les parents d’élèves de Jean-Duvet montent au créneau

Pancartes et banderoles déployées devant l’école maternelle et élémentaire Jean-Duvet, une cinquantaine de parents d’élèves et d’élus étaient présents lundi 12 février pour protester contre la suppression de poste envisagée dans l’établissement.

“Touche pas à mon école”, “SOS école en danger”, “Enfants-parents en colère”. Voilà les slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes de protestation brandies lundi 12 février dès 7 h 45, devant l’école Jean-Duvet. Un quartier d’ordinaire paisible qui a vu arriver une cinquantaine de parents et d’élus venus exprimer leur colère face à la liste d’écoles potentiellement touchées par des retraits de postes, parmi lesquelles Jean-Duvet. « C’est la dernière école publique du centre-ville et on nous retire un poste ! », martèle un des parents devant la grille de l’établissement. Une phrase qui résume à elle seule l’état d’esprit général des manifestants du jour. Effectivement, la carte scolaire envisagée fait état de la fermeture d’une classe de primaire à Jean-Duvet et une autre à l’école des Ouches. Une annonce qui n’a pas fait plaisir à Anne Cardinal, maire de Langres qui, avec quatre de ses adjoints, s’est jointe aux manifestants lundi matin.

« Cette fermeture impactera, la classe Ulis, la vie du centre-ville et, à terme, le collège Diderot. Il faut avoir une vue d’ensemble. Les décisions, basées sur des comptes analytiques qui ne tiennent pas compte ni des enfants ni de la vie d’un territoire, c’est un peu facile ! D’autant que la baisse des effectifs n’est pas là. Doit-on comprendre que l’école de la République n’assume plus son rôle ? », lâche le maire passablement en colère. Une colère qui s’explique aussi par « le manque de cohérence entre les demandes qui nous sont faites d’investir pour les écoles». « Le Grand Langres a déjà investi 6 millions pour le groupe pédagogique de Neuilly-l’Evêque – qui est également dans le viseur de cette carte scolaire – et va en investir encore 15 autres pour créer celui de Langres et on nous supprime des postes ! » Anne Cardinal est claire : « Il ne faut plus de suppressions de classes mais un moratoire jusqu’à la réalisation du futur groupe scolaire. »

« Les effectifs sont au-dessus du seuil de fermeture »

Là également les deux conseillers départementaux qui eux aussi ont exprimé leur ras-le-bol face à ces coupes. « Iil y a des cas défendables et d’autres qui ne le sont pas. A Jean-Duvet, les effectifs sont au-dessus du seuil de fermeture si on prend en compte la classe Ulis qui regroupe des élèves comme les autres et l’Education nationale ne le fait pas, c’est incompréhensible », explique Dominique Viard. « Il y en a marre de ces fermetures d’écoles arbitraires, au chiffre près. On est en train d’organiser la carte scolaire sur ce territoire et on ne nous laisse pas faire ! », ajoute Dominique Thiébaud. Appelé, le directeur académique des services de l’Education nationale n’a pas souhaité nous répondre.

Un malaise impactant à Jean-Duvet

L’école Jean-Duvet connaît également un autre problème qui malheureusement impacte les effectifs d’année en année. Depuis un certain nombre de mois, les parents d’élèves alertent l’inspection d’académie sur le comportement d’une enseignante qui engendre un malaise profond des élèves. « Il y a eu un fait grave dernièrement qui nous a conduits à écrire au recteur directement. Nos enfants refusent d’aller à l’école, certains sont même suivis par un psychologue. Il faut que ça bouge pour l’avenir de nos enfants », explique un papa. Une problématique qui a déjà poussé certains parents à enlever leurs enfants de l’école. Or, cela n’arrange pas les choses pour éviter la suppression d’un poste à Jean-Duvet. Une action sera d’ailleurs menée mardi matin devant l’école pour alerter l’opinion publique. 

Patricia Charmelot