Métiers du nucléaire : « 100 000 embauches dans les 10 ans à venir »
Une journée des métiers du nucléaire était organisée, mardi 6 février, à l’Espace technologique de l’Andra, à Saudron. Tout au long de la journée, 500 collégiens et une centaine de demandeurs d’emploi ont découvert les différentes opportunités offertes par la filière.
Il y a deux ans, presque jour pour jour, Emmanuel Macron annonçait depuis Belfort sa volonté de relancer le nucléaire en France. Résultat, « dans les dix prochaines années, la filière nucléaire va recruter 100 000 personnes », comme l’a souligné Hervé Maillart, délégué du Comité stratégique de la filière nucléaire, à l’occasion de la Journée des métiers du nucléaire, mardi 6 février, à l’Espace technologique de l’Andra, à Saudron.
« Chaque année, ce sont des centaines de personnes que nous recrutons. Avec la relance du nucléaire, on parlera de milliers d’emplois. Donc il est très important de travailler sur la formation dès aujourd’hui », a ajouté Yann Baros, directeur de l’action régionale pour EDF dans le Grand Est. Et le panel est large, du CAP au Bac +7, dans plusieurs centaines de métiers différents. Et c’est justement là l’atout de la filière. « La majorité des métiers dans le nucléaire mobilisent des compétences que l’on retrouve partout dans l’industrie, auxquelles on ajoute simplement des notions de sûreté et de sécurité », a souligné Patrice Torres, directeur industriel et des activités de l’Andra dans le Grand Est.
Près de 20 000 emplois dans le nucléaire en Grand Est
Tout au long de la journée, 500 collégiens et 100 demandeurs d’emplois ont arpenté ce forum thématique, à la découverte des nombreuses formations et des différents métiers, mais aussi les bourses offertes aux étudiants. Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), groupe EDF, Andra, Orano, lycées Blaise-Pascal de Saint-Dizier et Ligier-Richier de Bar-le-Duc… Tous ont présenté leurs offres, à grand renfort de nouvelles technologies : visite virtuelle des galeries du laboratoire de l’Andra, simulateur de soudure de l’UIMM, ou de déplacement de matières radioactives par Orano. Le tout avec un objectif commun : « la montée en compétences de nos jeunes de Meuse et de Haute-Marne », comme l’a résumé Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse.
En embrassant une carrière dans le nucléaire, les jeunes du territoire pourraient ainsi rester sur le territoire, car « le Grand Est maîtrise l’ensemble du cycle de vie des centrales, y compris le démantèlement, avec Fessenheim », a poursuivi Yann Baros. Actuellement, 19 200 emplois dépendent de la filière dans la région, qui accueille trois centrales nucléaires (pour un total de huit réacteurs en activité). A elles seules, elles représentent, en 2023, 17,64 % de la production nucléaire française. Et peut-être bientôt encore plus, puisque les centrales de Nogent-sur-Seine (Aube) et de Chooz (Ardennes) pourraient se porter candidates pour l’implantation d’un EPR 2 ou d’un mini-réacteur SMR.
P.-J. P.
BILLET
Mais où sont les Haut-Marnais ?
C’est inévitable dans ce genre de journée, il faut des discours. Et des invités triés sur le volet. Ce mardi 6 février, les organisateurs de la Journée régionale des métiers du nucléaire avaient donc convié toutes les “huiles” de Meuse et de Haute-Marne. Logique quand il s’agit de remercier ses partenaires. A l’Espace technologique du centre Meuse – Haute-Marne de l’Andra, à Saudron, en Haute-Marne donc, on a pu croiser, entre autres, le préfet de la Meuse, le président du Conseil départemental de la Meuse ou la maire de Bar-le-Duc et présidente de l’Agglomération Meuse Grand Sud.
Mais pas un seul élu haut-marnais. Pour un projet qui entend favoriser le développement économique des deux départements, ça la fout mal… Sans doute avaient-ils tous une bonne raison pour être absents, mais il y a fort à parier qu’ils seront bien là le jour où il faudra négocier le partage des retombées financières de Cigéo, où les subventions du GIP. On prend les paris ?