Territoires zéro chômeur : la MAS entre dans la danse

EMPLOI. La Maison pour un accueil solidaire (MAS) planche depuis plusieurs mois sur le dossier Territoires zéro chômeur de longue durée. L’objectif est d’être déclaré projet émergeant et de faire d’un quartier de Saint-Dizier un nouveau TZCLD.

Saint-Dizier, futur  » Territoire zéro chômeur » ? C’est toute l’ambition de la Maison pour un accueil solidaire (MAS), association bragarde affiliée au Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP). Cela fait un an que la MAS planche sur ce dossier. Faire, si ce n’est de la ville, un de ses quartiers (le Vert-Bois, où elle est établie ?), un Territoire zéro chômeur de longue durée (TZCLD). Et rejoindre ainsi Joinville, seule commune haut-marnaise concernée par ce dispositif (lire en encadré).

Ce n’est pas étonnant de voir la MAS-MNCP plancher sur ce dossier, étant donné que le MNCP fait partie des organismes ayant permis l’éclosion des TZCLD en France. D’autant que Patrice Duprat, son président, fait partie des instigateurs du dispositif national. A Saint-Dizier, il travaille avec Fabrice Baudry sur ce dossier. Nouvel administrateur de la MAS, cet ancien chef d’entreprise, également ex-journaliste, pense que le « TZC » à Saint-Dizier peut être « un projet innovant et fédérateur pour les quartiers de la ville, afin de donner un élan collectif ».

Rendez-vous le 19 mars

Concrètement, « la MAS tient à fédérer, à amener la fabrique d’un consensus afin de créer une association » (qui portera le TZCLD, à l’instar de Nouvelle équation à Joinville, ndlr), précise Fabrice Baudry. Prochaine étape cruciale, un passage le 19 mars devant le CA national des TZCLD, afin d’être déclaré projet émergeant. La MAS peaufine donc son cahier des charges, en lien avec d’autres structures. Alternative culturelle et Relais 52 ont déjà donné leur accord de principe. L’association des chômeurs du Triangle également. D’autres devraient suivre le mouvement.

Dans la foulée doit être érigé un CLE – Contrat local pour l’emploi – généralement présidé par le maire ou le président de l’intercommunalité, étant donné que les collectivités comme France travail font fatalement partie du projet subventionné par l’Etat. « On doit cartographier, répertorier sur la ville les besoins, voir quelles activités on peut faire », complète Fabrice Baudry. « Et cibler les personnes privées d’emploi depuis deux, trois cinq, dix ans ! » Car TZCLD signifie la création d’une ou plusieurs entreprises à but d’emploi (EBE). Le maraîchage, les services dans les villages isolés, sont des pistes de travail. D’ici là, des réunions publiques seront organisées. L’aventure ne fait que commencer.

N. F.

L’exemple joinvillois

Les territoires zéro chômeur de longue durée ont été lancés en 2016 sous la présidence de François Hollande. Joinville est pour le moment le seul TZCLD de Haute-Marne, au cœur d’une région Grand Est qui en compte quatre (avec Colombey-les-Belles, en Meurthe-et-Moselle ; Thaon-les Vosges et Troyes). A Joinville, la communauté de communes du Bassin de Joinville en Champagne est l’organe politique qui porte le dispositif, géré par l’association Nouvelle équation, créée en 2017. Sa présidente, Marie-Josée Jobard, est en relation régulière avec le président de la MAS, Patrice Duprat, qui s’est rendu plusieurs fois visiter les installations du vallage. « Quand on est territoire habilité, on essaye d’aider les autres en cours d’habilitation, on avance ainsi plus sereinement », indique Marie-Josée Jobard. A Joinville, les deux entreprises à but d’emploi (EBE) créées en 2022, les Comptoirs et la Caverne, représentent déjà une quarantaine d’emplois.