Ancerville veut préserver sa maîtrise de l’eau
Le transfert imposé par l’Etat de la compétence Eau et assainissement à la communauté de communes des Portes de la Meuse ne passe pas à Ancerville. Le maire et l’équipe municipale refusent ce transfert et défendent une gestion communale « exemplaire » dans ce domaine.
Depuis quelques semaines, une banderole tendue sur les murs de la mairie d’Ancerville affiche “2026… Danger sur le prix de l’eau, laissez-nous gérer !”.
Le maire, Jean-Louis Canova, et son conseil municipal veulent ainsi alerter les Ancervillois sur le transfert imposé par l’Etat des compétences eau et assainissement à la Codecom des Portes de Meuse au 1er janvier 2026. Le maire craint que cela induise une hausse significative des tarifs, dans une commune qui gère efficacement ses réseaux depuis des décennies.
« C’est un non-sens », explique le maire. « Notre commune est citée en exemple par le département pour son prix de l’eau, le moins cher des communes meusiennes de plus de 1 000 habitants. Nous desservons 1 370 abonnés pour une distribution de 150 000 m3 par an. La relève des compteurs dans tout le village s’effectue en une heure, tout est enregistré et les factures directement éditées. L’eau est peu javellisée et le contrôle de potabilité est effectué deux fois par mois. Nous avons un rendement égal à 75 % (correspondant au pourcentage de fuites) grâce à un réseau qui ne compte plus aucun branchement au plomb, des équipements en bon état et parfaitement entretenus ».
Budget annexe et liberté de choix à Ancerville
A Ancerville, l’eau et l’assainissement font l’objet d’un budget annexe, indépendant du budget principal. « Nous disposons d’un fonds propre de 750 000 €, apte à supporter les éventuels coups durs, aucune somme n’est jamais prélevée sur notre budget communal pour être affectée à l’eau et à l’assainissement » ajoute Jean-Louis Canova.
« Nous demandons simplement la liberté de choisir entre rester indépendants ou céder la gestion à la Codecom. Je comprends que certaines petites communes aient besoin de s’associer, mais Ancerville, comme une cinquantaine de communes meusiennes rassemblées en comité, demande à conserver ses prérogatives ». Une pétition, déposée en mairie et qui a déjà reçu plus de 300 signatures, sera remise au préfet.
Cette épée de Damoclès suspendue au-dessus du village n’empêche pas d’envisager l’avenir avec détermination. Ainsi se glisse dans les tuyaux un projet d’adoucisseur communal qui supprimera le calcaire d’une eau dure tout en préservant les sels minéraux qui la rendent buvable. Un projet à 900 000 € pour lequel le maire a déjà entamé un “aquathon” à la recherche de subventions. Pour que cela coule de source.
