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Médiation familiale : apaiser les conflits

Ma médiation permet d’apaiser de nombreux conflits.

Société. Difficultés liées à une séparation, à une succession ou à la dépendance d’un parent âgé… Différents conflits familiaux peuvent être résolus grâce au dispositif de médiation développé par l’Union départementale des associations familiales (Udaf).

Dans un récent entretien accessible en ligne sur jhm.fr, Damien Wilhelem, bâtonnier, s’inquiétait, en raison d’effectifs restreints de magistrats, des délais de traitement de nombreux dossiers relatifs aux affaires familiales. Des dossiers dont la résolution peut être rendue complexe par la dégradation des relations entre les parties, à l’image de séparations houleuses.

Si le recours à la médiation connait, en France, un succès mitigé au regard des réussites observées au Canada ou dans différents pays d’Europe du Nord, il permet toutefois de résoudre de nombreux conflits. « Le service de médiation familiale existe depuis plus de 20 ans, il est accessible à Chaumont, Langres, Saint-Dizier, Joinville et Bourbonne-les-Bains, dans certains cas, les deux médiatrices familiales en poste dans le département peuvent également se déplacer », rappelle Emilie Jacquot, responsable du Pôle familial de l’Udaf.

« Apaiser les conflits »

« L’objectif est de restaurer la communication au sein d’une famille. Quand on ne s’écoute plus, quand on ne se supporte plus, l’intervention d’une médiatrice, neutre et impartiale, peut permettre de rétablir un dialogue et de trouver une solution à l’amiable. (…) Tout ce qui se dit dans le cadre d’une médiation demeure confidentiel, en dehors de faits tombant sous le coup d’une obligation de signalement. Des parents qui se séparent peuvent par exemple échanger avec l’aide d’une médiatrice sur des sujets relatifs à l’organisation du quotidien. Des parents déjà séparés peuvent également échanger dans un cadre privilégié pour adapter leur organisation. Nous recevons également des couples qui ne veulent pas se séparer mais qui n’arrivent plus à communiquer. Des parents peuvent enfin recourir à la médiation afin de régler des difficultés avec un enfant. Lorsqu’une difficulté se pose entre un adolescent et ses parents, il est primordial de rétablir une communication apaisée et constructive », détaille Valérie Taillandier, médiatrice familiale.

Expérimentation aidants-aidés

Le recours à la médiation familiale est également susceptible de régler ou atténuer des querelles larvées en lien avec une succession, des grands-parents, souffrant d’une absence de relations avec leurs petits-enfants sollicitent par ailleurs les services de l’Udaf.

« Nous avons étendu notre champ d’intervention dans le cadre d’une expérimentation dédiée aux personnes aidantes et aux personnes aidées. Nous accueillons des familles confrontées aux problèmes de dépendance de parents. Que faire, diriger un parent vers un Ehpad, faire en sorte de le maintenir à son domicile, l’accueillir chez soi ? Ces questions peuvent diviser au sein d’une famille. Nous ne prenons pas de décisions, nous faisons en sorte de réunir des personnes qui ne se parlent parfois plus depuis plusieurs années. La personne âgée est naturellement associée à ce dialogue. Notre approche est bienveillante, l’objectif est de permettre à chacun de s’exprimer, de faire circuler la parole. Dans le cadre d’une médiation, nous pouvons prendre le temps nécessaire afin de prendre en compte les émotions et les positions de chacun, de dédramatiser et de faire émerger une solution », précise Valérie Taillandier.

« Nous ne sommes ni des juges ni des notaires. Dans le cadre d’une séparation, une requête auprès du juge aux affaires familiales peut être déposée, cette requête n’empêche pas la mise en place d’un processus de médiation. Chacun prend ses responsabilités et la situation est apaisée lorsqu’un juge est appelé à prendre une décision », poursuit Emilie Jacquot. Dans le même sens, chaque partie peut profiter des conseils d’un avocat tout en s’impliquant dans un processus de médiation. Les effets sont parfois effets inespérés. « Nous avons accueilli un couple dans le cadre d’une séparation. Au final, après avoir échangé, ces deux personnes ont choisi de ne pas se séparer ».

T. Bo.

Combien ça coûte ?

Les personnes souhaitant recourir à une médiation familiale sont dans un premier temps invitées à prendre contact par téléphone ou par courriel avec l’Udaf (03.25.35.36.00 ou institution@udaf52.fr). Un entretien d’information est alors proposé avec une des deux médiatrices en poste dans le département. « Cet entretien est gratuit, ensuite, un coût par séance de médiation est fixé en fonction des ressources des personnes ». « Une personne gagnant 1 000 € par mois paiera 5 € par séance, une personne gagnant 2 000 € paiera 15 € ».

Aussi minime soit-elle, cette contrepartie financière participe à l’engagement des personnes recourant à l’Udaf dans un processus de médiation.

Justice – Udaf, une collaboration efficace

La collaboration entre sphère judiciaire et Udaf est effective, efficace. « Le juge aux affaires familiales enjoint aux personnes de participer à une entretien d’information. Dans un premier temps, nous rencontrons chaque partie de façon individuelle. Dans un second temps, si les personnes y consentent, nous pouvons faire en sorte de favoriser un dialogue. Lorsqu’une entente est effective, nous pouvons rédiger un projet d’entente. Cet accord peut alors être homologué par le juge aux affaires familiales. La médiation n’arrange pas toujours tout, des tentatives échouent, mais la médiation favorise le respect des accords. Quand des personnes se déchirent, quand un juge tranche, on constate malheureusement que les décisions ne sont parfois pas respectées », souligne Valérie Taillandier.

« En 2022, nous avons comptabilisé 400 entretiens, 65 médiations ont été engagées, certaines n’ont pas pu aboutir mais la médiation a permis de régler de nombreuses situations. Dans l’attente d’un jugement, comment gérer un Noël dans le cadre d’une séparation, quelle école choisir ? La médiation permet d’éviter les tensions dans l’attente d’un jugement », conclut Emilie Jacquot.

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