Deux ans de retard pour l’assainissement du lac de Charmes
Le Syndicat intercommunal d’assainissement du lac de Charmes doit faire face à deux déclarations d’utilité publique sur Neuilly-l’Evêque pour mener son projet. Les travaux qui devaient démarrer dans cette commune sont repoussés de deux ans.
C’est un projet en plusieurs étapes dont la première a été lancée en 2017 avec les premières enquêtes publiques et les réunions d’information. En 2018, Bannes puis Changey voyaient leur système d’assainissement totalement remis à neuf avec un système de filtration par lagunage. Une première étape d’un projet d’investissement qui dépasse les 8 millions d’euros et qui est mené par le Syndicat intercommunal d’assainissement du lac de Charmes (Sialc).
Ce dernier réunit les communes de Neuilly-l’Evêque, Bannes, Changey et Charmes. L’enjeu est de mettre en place un assainissement opérationnel dans ces communes. Mais c’est aussi et surtout une obligation pour réduire la pollution résiduelle dans le lac de Charmes. L’Etat avait d’ailleurs sommé le syndicat de réaliser ces travaux sous deux ans, c’était en 2014…
Une première dynamique a été enclenchée avec la réalisation des travaux sur les deux première communes. Puis le processus a débuté sur Neuilly-l’Evêque avec une étude préalable qui a consisté à faire un état des lieux des réseaux communaux et les raccordements chez les particuliers.
Deux déclarations d’utilité publique
«Les travaux auraient dû commencer cette année avec les premiers coups de pelleteuse», commente Bernard Joffrain, maire de Charmes mais également président du Sialc.
«On a rencontré deux difficultés», indique-t-il. La première c’est le rachat des terrains pour créer le lagunage du côté de la réserve du lac de Charmes. Ces terrains appartiennent à trois propriétaires. «Deux ont donné leur accord, le troisième non. Et, il n’y a rien à faire», fait remarquer Bernard Joffrain. Ce terrain en indivision fait l’objet d’un différend familial. «On a tenté de voir si l’on ne pouvait pas installer le lagunage ailleurs, mais ce n’est pas possible», déclare Jean-Daniel Bonhomme, vice-président du syndicat.
C’est la commune de Neuilly-l’Evêque qui doit faire les acquisitions foncières. C’est donc elle qui va lancer une déclaration d’utilité publique (DUP) avec enquête publique. «Conséquence, on est partie pour une année de procédure», annonce Bernard Joffrain. Il faudra compter une année supplémentaire pour relancer les appels d’offres, les marchés.
Ce premier écueil n’est pas le seul. En effet, une seconde déclaration d’utilité publique va être lancée cette fois par le syndicat. Un propriétaire, Michel Kuzara (ancien maire de Neuilly et ancien président du Sialc), a refusé de signer la convention pour le passage d’une canalisation de transfert déjà existante. Le 6 décembre dernier, un courrier avec accusé-réception envoyé au propriétaire n’a reçu aucune réponse lançant la procédure de DUP.
Travaux décalés de l’assainissement
Pendant deux ans, le projet à près de 4 millions d’euros pour la seule commune de Neuilly-l’Evêque est donc à l’arrêt. Au-delà du temps perdu, la crainte du syndicat est de voir s’envoler les subventions et notamment celles auxquelles peuvent prétendre les habitants pour les travaux de raccordement. L’agence de l’eau Seine-Normandie abonde à hauteur de 3 000 € pour les particuliers «à condition que 80 % des habitants donnent leur accord pour faire les travaux», précise Bernard Joffrain. Cette offre peut disparaître au fil du temps…
«On ne veut pas rester inactif pendant la période de procédure de DUP. On va donc avancer les travaux dans la rue de la Gare de Bannes. Une douzaine de maisons doit être raccordée. Nous organiserons d’ailleurs une réunion publique en mars pour eux», annonce Jean-Daniel Bonhomme.
En parallèle, le syndicat va anticiper également les travaux à réaliser sur les 8 km de canalisation le long du lac de Charmes. «On connaît l’état du réseau. On sait ce qu’il y a à faire, on sait comment le faire. Il faut lancer les travaux», déclare le président.
Ph. L.