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Jeux olympiques : le Haut-Marnais Jacky Thiébaut se souvient d' »une victoire extraordinaire »

Debout de gauche à droite : Henri Emile, Philippe Jeannol, 
Xavier Xuereb, José Touré, Michel Bibard, Michel Bensoussan, Jacky Thiébaut. Accroupis de gauche à droite (2e rang) : 
Henri Michel, Jean-François Thouvenel, Albert Rust, 
Patrick Cubaynes, Jean-Louis Zanon, Dominique Bijotat. 
Assis de gauche à droite (1er rang) : William Ayache, Guy Lacombe, Philippe Rohr, Patrice Garande, François Brisson, 
Jean-Claude Lemoult.

Le Haut-Marnais Jacky Thiébaut est retourné quarante ans en arrière, lorsque l’équipe de France a été sacrée championne olympique, en 1984, et qu’il était adjoint d’Henri Michel.

jhm quotidien : Le 11 août 1984, à Los Angeles, devant 101 799 spectateurs, la France bat le Brésil (2-0) et est championne olympique. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Jacky Thiébaut : « C’est l’aboutissement de ce que l’on ne pensait pas avant de partir. A l’époque, pour pouvoir participer, il fallait ne jamais avoir joué en équipe “A”. C’était donc l’équipe de France “B”, avec des joueurs de 27 et 28 ans qui n’avaient pas disputé de compétition avant. On ne savait pas trop où on allait. Nous y sommes allés tranquilles et sans grandes ambitions. Finalement, cela a été une victoire extraordinaire, avec un groupe qui ne partait pas pour ça, qui plus est devant le Brésil ! Quant aux spectateurs, aux Etats-Unis, tout est grand. Mais c’était particulier. En effet, en 84, ils n’étaient pas très connaisseurs… »

jhm quotidien : Le tour préliminaire, avec une victoire et deux nuls, a été compliqué. Pour quelles raisons ?

J. T. : « Le nul contre le Qatar (2-2), je ne l’ai pas vu, car je supervisais les deux autres équipes (Norvège et Chili) du groupe. Nous avons battu la Norvège (2-1), avant de terminer par un nul contre le Chili (1-1). Le contexte était particulier. Avec un match nul, les deux équipes étaient qualifiées, alors qu’une défaite était synonyme d’élimination. Nous avons joué avec le frein à main, mais avec ce résultat, nous avons terminé premiers du groupe. Si, cela a été compliqué, c’est aussi parce que les championnats étaient finis et qu’il fallait tenir compte du physique des joueurs. On ne savait pas trop où on allait sur le plan physique. Il était important de passer. Après, une autre compétition commençait. »

« C’est pour moi une fierté »

jhm quotidien : Quelles étaient les qualités du groupe France ?

J. T. : « L’homogénéité. Le groupe était complémentaire, dans le jeu et dans le caractère. Il n’y avait pas de supers vedettes, mais de très bons joueurs. Tout le monde n’était pas en forme en même temps, à l’image de Bijotat qui, en quarts de finale contre la Yougoslavie (victoire 4-2), a explosé et nous a fait gagner le match, alors que lors des rencontres précédentes, il avait été correct, sans plus. En fait, chacun a tiré l’autre. Sans oublier le sélectionneur, Henri Michel, un meneur d’hommes, à sa façon. Il n’avait pas besoin de faire preuve d’autorité. Une grande part de la victoire lui revient, grâce à son management. »

jhm quotidien : Pouvez-vous ressortir un joueur parmi le groupe ?

J. T. : « Bijotat, contre la Yougoslavie, mais surtout deux joueurs qui ont été bons du début à la fin, le duo lensois Brisson-Xuereb. Il ne faut pas oublier un autre Haut-Marnais, Lemoult, un meneur d’hommes, et le gardien, Rust, très bon, qui a intégré les “A” ».

jhm quotidien : Vous êtes champion olympique. Cela a représenté quoi en 1984 et, désormais, en 2024 ?

J. T. : « Cela représente beaucoup plus aujourd’hui qu’à l’époque. J’ai été seize ans avec les espoirs, avec un titre de champion d’Europe en 88, un titre olympique en 84 et une élimination en quarts de finale aux JO d’Atlanta. Pour moi, aujourd’hui, les Jeux ont une connotation particulière. C’est le summum du sport, plus qu’un championnat du monde. Les gens sont marqués par les JO. Sur les dernières années, je me suis rendu compte que l’on avait fait un exploit. C’est pour moi une fierté. C’est dur de gagner une médaille aux JO. Il faut faire beaucoup d’efforts pour la victoire. Il n’y a pas de champion olympique au rabais. Mais ma plus grande fierté, c’est d’avoir su m’adapter aux différents sélectionneurs avec qui j’ai travaillé, Bourrier, Michel, Domenech, et d’être complémentaires. Tous les “A” sont passés par les Espoirs et j’ai notamment eu Deschamps pendant quatre ans. Il m’en reparle. Ce sont des choses qui marquent. »

Recueillis par Yves Tainturier

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