Déportation des Jablonski-Liebmann : Chalvraines s’est souvenu
Jablonski-Liebmann, 80 ans que ces noms n’avaient plus résonné haut et fort à Chalvraines, commune proche de Saint-Blin. La famille, décimée par la barbarie nazie, a reçu un hommage poignant à l’occasion de la commémoration de la rafle haut-marnaise du 27 janvier 1944.
Les habitants de Chalvraines ont répondu à l’invitation du maire, Gérard Théodoridès, et son conseil : plus de 60 personnes se sont pressées devant le monument aux morts, ce samedi 27 janvier. Sous un soleil si éblouissant qu’il semblait lui aussi vouloir prendre la parole, le maire a prononcé un discours en hommage à la famille Jablonski-Liebmann, dont six membres ont été raflés il y a tout juste 80 ans (jhm quotidien du 22 janvier). Gérard Théodoridès a rappelé que ce devoir de mémoire était plus que jamais d’actualité : certes il n’y a plus d’occupants allemands, mais le nazisme est toujours présent. Après le rappel historique des faits, les noms des déportés ont résonné sur la place de l’Eglise : ils s’appelaient Lucien Jablonski, Georgette Jablonski, Eugénie Liebmann épouse Jablonski, André Jablonski, Pauline Liebmann, Gabrielle Liebmann. Puis, s’est tenue une minute de silence, avant que ne s’envolent «La Marseillaise» et les drapeaux.
Un souvenir tu mais persistant
Plus guère de témoins à Chalvraines de ce jour terrible où la plus jeune des victimes avait à peine 5 ans. Mais ceux qui en parlèrent, à travers les époques, rapportent leurs descendants, dressaient le même constat. Oui, ils ont vu les Jablonski-Liebmann se faire embarquer. Mais jamais, au grand jamais, ils n’imaginèrent un épilogue aussi tragique. A Chalvraines comme ailleurs, on ignorait tout des camps. « Mais maintenant on sait. Alors il faut se défendre, s’armer, ne plus fermer les yeux. C’est incroyable ce qui a pu se passer, tellement absurde », conclut Lucas Dupont, Chalvrainois de 16 ans, qui n’en revient toujours pas des nombreuses absurdités du monde, passées et actuelles.
Elise Sylvestre