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L’odyssée des Services techniques : la création (1)

1ère benne à ordures – Georges Priqueler est le conducteur à la fin années 1960.

Nogent est la 4e ville de Haute-Marne avec une population hélas identique aux années 1960. A cette époque, les Services techniques indispensables n’existaient pas. Philippe Savouret a rencontré celui qui les a créés : Régis Dorange avec le maire de l’époque Robert Henry. Une véritable aventure.

Régis Dorange obtient son Brevet (BEPC) en 1961. Il va travailler en 1962 comme “arpette” au début dans l’entreprise familiale de maçonnerie Moranda. Mais ses capacités l’amènent à obtenir le CAP de maçon par correspondance. Puis il devient vite chef d’équipe puis chef de chantier. Une opportunité se présente, un poste s’ouvrait à la Ville de Nogent dans l’équipe d’entretien. Mais il se sentait bien chez Moranda, c’était cet esprit famille qu’il adorait et qui restera sa ligne de conduite. Néanmoins, il passe le concours de chef d’équipe travaux qu’il réussit. Il rentre à la Ville le 2 janvier 1972.

Régis aux commandes

Le maire nouvellement élu voulait moderniser Nogent et créer des services indispensables à une commune comme Nogent. Il nomme Régis comme le chef d’une petite équipe de six employés. Les locaux sont modestes : quatre garages à l’angle de la rue Malaingre et la rue des Ecoles. Le matériel identique : une 2 CV camionnette (dont le plancher côté passager était troué), le petit tracteur (le fameux p’tit gris) avec sa remorque qui servait à tout y compris le ramassage des poubelles et un tracteur plus récent (1966) avec pelle pour effectuer des travaux. Quant aux outils manuels basiques (pelles, râteaux, truelles, etc.), pratiquement rien. Régis veut rendre le meilleur service à la population donc s’équiper. Le premier achat sera une véritable benne à ordure conduite par Georges Priqueler (bien connu à Nogent car il s’occupera plus tard d’associations patriotiques et est toujours porte-drapeau), Guy Pourret et Coupas au ramassage. Il argumentait pour ces acquisitions, ce qui fait que Robert Henry le suivait comme de prévoir une somme de 4 000 F pour ce petit matériel indispensable. Les Services techniques étaient nés.

Des personnes ont marqué Régis : « M. Pernet (de la ferme située à la place du garage Konarsky) avait été embauché comme jardinier, en quelque sorte le premier responsable espaces verts. Jean-Michel Pettini entretenait tout le matériel, il était capable de tout, on n’emmenait pas les véhicules chez le garagiste. C’étaient les temps héroïques ! ».

Petit à petit, les ST s’équipent, comme avec l’achat d’un premier tracto-pelle, puis d’une balayeuse. La philosophie, c’était d’embaucher des gens qualifiés habitant Nogent et les communes associées depuis 1972 ; ce qui a augmenté considérablement les surfaces à entretenir.

Ce fut aussi l’achat d’un véhicule pratique pour l’été et le déneigement l’Unimog avec sa lame et sa saleuse fixée en bout de benne. « A l’époque, il y avait de la neige et il faisait froid à 4 h du matin. Pour la sécurité et le confort, ils avaient fabriqué une sorte de cage sur la benne. Les deux employés bennaient le sel avec leur pelle dans cette salière.

Place à l’extension

En 1978, plus de véhicules, l’ex-lavoir ne suffit plus à stocker le matériel. Un grand hangar est construit par leur soin (sauf la charpente métallique), derrière. Il aura servi longtemps puisque le char de la reine 2007 y sera construit.

En 1990, un grand changement. Les locaux et espaces de l’entreprise Perruchini (BTP) sont à vendre rue Leclerc. Une opportunité pour avoir un véritable espace dédié aux Services techniques. Ce choix sera judicieux, ils se situent toujours à cet endroit aujourd’hui.

Le personnel augmente avec de nouveaux métiers : peintre, plâtrier, menuisier avec Jean-Marc Lebrun, jardiniers, ce qui permettait une sectorisation tout en étant complémentaires. De plus, les ST n’assuraient pas que l’entretien mais étaient des bâtisseurs assurant des économies comme la construction de la classe à l’école du Bas ou le bâtiment pour les réunions, formations au centre de secours. Régis souligne l’esprit famille qui a toujours été sa ligne : « La cohésion de l’équipe, une solidarité au-delà du boulot et surtout le sens du service public. »

Dans les années 80, Régis passe le concours de conducteur de travaux puis en 1994, celui de technicien territorial (4e de la Région). L’heure de la retraite arrive en décembre 2005. Il quitte les ST qu’il a construits bien équipés dans des locaux adéquats avec 20 personnes. La DGS du moment ne l’a pas incité à poursuivre davantage !

Il y aurait trop d’anecdotes à raconter mais quand il y avait des événements exceptionnels, tragiques comme l’incendie de l’école du Bas ou plus agréable comme les cavalcades, tout le monde était sur le pont. Personne ne rechignait à s’engager. Ils travaillaient dix heures par jour.

Le plus de cette longue carrière de 34 ans aux ST, c’est le service à la population.

Le moins, le manque de reconnaissance de la population qui pensait qu’ils faisaient du clientélisme. A sa retraite, Michel Brocard, alors maire, soulignait « qu’une telle carrière avait été possible grâce à ses compétences, son sens du service public extrêmement pointu et un dévouement exceptionnel ». A suivre…

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