Entrons en ville depuis la fontaine du marché

Les murs ont la parole. Nous avons évoqué dimanche 13 janvier la fontaine du Marché située au pied des fortifications. Elle permettait aux voyageurs et à leurs chevaux une pause rafraîchissante bien méritée après avoir gravi la pente du plateau. Empruntons le chemin piéton à l’arrière de la fontaine, il nous mène à la porte de l’Hôtel de Ville…

Depuis la fontaine, un chemin remonte en direction de la ville… Après quelques pas, nous voici en contrebas de la porte de l’Hôtel de ville, longtemps appelée porte du Marché, en raison des marchés qui se déroulaient sur la place toute proche. Élément surprenant, le corps de garde construit en 1620 « en encorbellement » sur cinq consoles, semble défier le vide. Ses ressauts ont un air de mâchicoulis médiévaux. L’usage de la poterne était autorisé aux habitants du quartier en période de paix, pour aller chercher de l’eau à la fontaine. Vous avez remarqué l’ouverture aménagée dans le chemin de ronde dans votre direction, le « créneau de pied » ? Ouvert en 1853, il permettait de surveiller les allers et venues de cette entrée piétonne. A présent entrons… Nous voici à l’intérieur de la barbacane, un enclos défensif, sorte de « sas de sécurité ».

Les chariots, remplacés aujourd’hui par les voitures, empruntaient la porte principale aux allures de rampe qui arrive dans l’enclos, en passant devant l’arc romain. Sous le contrôle des courtines, le voyageur devait ainsi franchir une première porte, puis un virage à angle droit, et enfin une seconde porte pour entrer en ville. Un système de sécurité ingénieux ! Lieu très fréquenté et passage obligé pour tout visiteur, les portes et leurs octrois permettaient de percevoir un impôt sur les marchandises entrant en ville. Dans ces lieux de rencontre et de contact incessant, on discutait, on échangeait des nouvelles de l’extérieur, les gardes vérifiaient les identités… Deux autres portes de Langres ont conservé leur barbacane, il s’agit des portes Longe-Porte et de Sous-Murs.

De notre correspondante Angélique Roze