Loïc Lantoine
Par chez nous, on l’aime bien Lantoine
Un soir de pleine lune, les chouettes hululent et un papillon virevolte entre deux vers. Chemise rouge, bras ballants et cheveux en bataille, Lantoine conte sa rage, sa fougue et sa tendresse. Une voix burinée file sur un océan de mots. Emporté par la houle, l’écume aux lèvres, Lantoine dérive, chavire et gagne les bords de mer, mot à mot, de douces complaintes en féroces tourments, la souffrance et la poésie vissées à l’âme. La gueule cassée se souvient des soirs maudits et de cette sirène happée par une déferlante de vague à l’âme. Pendu à son génie, Lantoine laisse filer ses amours perdus et s’en remet à son côté punk. Paumés du petit matin, écorchés vifs, condamnés, inconsolables et misérables s’accrochent au comptoir. Les vies défilent, les démons chassent Cupidon, l’espoir va et se confond. Servi par l’énigmatique chant de la contrebasse de maître Pierron, l’amant des Muses a flirté avec la grâce une heure durant. Sans mignardise, un poète à la science infuse a serti petites joies et grandes misères. La vie est éphémère. Le temps d’une soirée, une cigale du Ch’Nord a posé son génie et son timbre sur une crête aux reflets rubiconds. Par chez nous, on l’aime bien Lantoine. Il y a du Dimey dans cet homme là. Et même un peu plus.