Pourquoi il n’y aura pas de commémoration de la libération d’Auschwitz
Chaque année, fin janvier, l’Association des amis de la Fondation de la mémoire de la Déportation commémore, dans le cimetière de La Noue à Saint-Dizier, tout à la fois la libération du camp d’extermination d’Auschwitz (27 janvier 1945) et la rafle des juifs de Haute-Marne (27 janvier 1944). Mais cette année qui est le 80e anniversaire de la tragédie, il n’y aura pas de cérémonie. Le président, Christian Bardin, en explique la raison.
« Le 27 janvier 1945, l’armée soviétique pénétrait dans le camp d’Auschwitz. Avec la découverte d’autres camps dans les mois suivants, le monde allait découvrir progressivement l’horreur des camps de concentration et d’extermination nazis. Mais il faudrait du temps pour prendre conscience du plus abominable : l’extermination méthodique de millions d’êtres humains, hommes, femmes, enfants, vieillards, non pour ce qu’ils auraient fait, mais pour ce qu’ils étaient : leur crime était simplement d’exister…
La mémoire de cette abomination, la mémoire de ce que nous appelons la Shoah, la mémoire de ces millions d’êtres humains anéantis au nom d’une idéologie perverse ne doit pas tomber dans l’oubli. Mais une telle commémoration ne doit pas, ne peut pas donner à certains un prétexte à interprétation politique quelle qu’elle soit.
C’est pourquoi, en accord avec les personnes concernées, l’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la Déportation n’organisera pas maintenant la cérémonie habituelle à Saint-Dizier fin janvier.
Mais nous n’oublions pas et un moment plus propice nous permettra sans aucun doute d’honorer comme il se doit la mémoire de ces victimes innocentes. »