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Quand Nogent découvrait le rugby

L’entraînement, en 1970.

Le 23 octobre, Philippe Savouret regardait l’émission de Patrick Cohen “Rembob’INA” qui présente une personnalité ou un évènement en s’appuyant sur les archives de l’Institut national de l’audiovisuel. Ce numéro était consacré au Quinze de La Voulte, entendez l’équipe de rugby de la Voulte, ce qui lui a évoqué le souvenir d’un certain professeur nogentais, Renaud Vialar.

La Voulte-sur-Rhône, en Ardèche, fut championne de rugby en 1970, remportant le fameux bouclier de Brennus. Les fans de rugby se souviendront. L’Ardèche n’est pas une terre de rugby. Et un petit club qui joue dans la cour des grands en 1ère division, c’est encore plus exceptionnel. La Voulte a, en effet, évolué au plus haut niveau comme Béziers, Narbonne, Toulouse, Toulon, Clermont-Ferrand.

Le club avait recruté de bons joueurs. Le rugby n’était pas professionnel mais il y avait une entreprise de Rhône-Poulenc et on pouvait y procurer un emploi à côté du rugby. C’est ainsi que deux frères venus des Landes ont intégré le club et sont devenus très célèbres puisque des piliers de l’équipe de France : Lilian et Guy Cambérabéro, soit les numéros 9 et 10. Lilian à la mêlée et Guy (monsieur drop) à l’ouverture avec son pied magique. Un autre membre de l’équipe nationale, Michel Savitsky, était à La Voulte et des locaux comme les frères Vialar : Renaud (trois quarts centre) et son jeune frère Lionel. Deux frères au même niveau, c’est un fait plutôt rare.

De La Voulte à Nogent

Justement, c’est ici qu’on arrive à Nogent. Renaud Vialar, 25 ans, professeur d’Education physique et sportive, était nommé à Nogent. C’était peut-être son premier poste durant l’année 1969-1970. Il ne pouvait pas ne pas initier ses élèves au rugby, sport peu pratiqué au nord de Valence. « Je ne l’avais pas (j’avais Daniel Prenat) donc je ne peux pas trop en parler. Certainement qu’il avait un horaire aménagé pour retourner en fin de semaine à La Voulte s’entraîner et jouer car il était au plus haut niveau », précise Philippe Savouret. Coïncidence extraordinaire, c’est que ce club a atteint la finale du championnat de France, et le 17 mai 1970 au stadium de Toulouse devant 35 000 spectateurs, le petit club de l’Ardèche a affronté la grande équipe de Clermont-Ferrand.

« Beaucoup comme moi, chaque année, regardons les finales de foot et de rugby mais cette année-là, ce dimanche après-midi (on ne jouait pas en nocturne), nous étions plus concernés et supporters de La Voulte. Ce ne fut pas un grand match. On attendait les coups de pied de Guy Cambérabéro. Rien. Juste un éclair à la 9e minute où sur l’aile droite Lionel Vialar a passé à son frère qui a marqué en coin ! Les blancs de la Voulte ont résisté à la puissance des jaunes de Clermont et ont remporter le bouclier de Brennus par la plus petite marque (l’essai à l’époque ne valait que 3 points). Les petits, chers à Roger Couderc, avaient battu les grands et, de plus, juste par un essai de “notre” prof. Fabuleux ! Je me souvenais que dans la presse locale, les correspondants n’avaient pas écrit de papier, pourtant c’était un bon sujet. Je n’ai pas trouvé de traces aux Archives départementales dans la presse locale. Cet évènement a juste été fêté en catimini au collège en même temps que le grade de chevalier du mérite du principal : Louis Parcot, la terreur des élèves.

Puis, le mois suivant, nous passions le brevet. Renaud Vialar avait un autre poste à la rentrée. Puis La Voulte et retournée en 1974 dans l’anonymat en championnat régional ! « Lorsque vous descendrez dans le sud, quand vous verrez la pancarte – La Voulte- sur-Rhône – vous vous rappellerez l’exploit de ce Quinze et du prof de Nogent ».

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