Macéo Parker
Le talent à l’état brut
En 1943, Maceo Parker poussait son premier souffle dans l’état ségrégationniste de Caroline du Nord. En raison du conflit mondial, le prix Nobel de la paix n’était pas attribué pour la cinquième année consécutive. Soixante-six ans plus tard, Maceo Parker marie noires et blanches sur les scènes de France. Barack Obama incarne l’espoir de terriens meurtris par l’ignorance assassine, la haine sanguinaire et l’insoutenable souffrance des damnés de la paix. Les temps changent. La funk demeure.
En l’espace de sept décennies, Maceo Parker sera passé des arrières salles de night-clubs enfumés aux tournées internationales. Ancien saxophoniste de James Brown, George Clinton et Boosty Collins, le maître a livré un show époustouflant, vendredi soir, devant 2 500 spectateurs pris de frissons. En habitué du festival Nancy Jazz Pulsations, l’artiste a soigné son auditoire en revisitant les plus grands standards de la funk et du jazz.
Dès les premières secondes, une déferlante de notes, de décibels et rythmes endiablés fait virevolter les corps. Tous cuivres dehors, Maceo Parker, Dennis Rollins – trombone – et Ron Tooley – trompette – donnent le ton. Chœurs, basse, batterie, guitare et clavier affolent le palpitant. Le jeu syncopé et la voix rauque de Maceo Parker illuminent l’ensemble. Soudain, les premières notes de “Georgia on my mind” scintillent. Magistrale, la reprise marque l’amorce d’un final fracassant. Après plus de deux heures, Maceao Parker s’en est allé rejoindre les étoiles. It was a funky good time. Thank you mister Parker.