Grand froid : mettre à l’abri les plus fragiles
La préfète de Haute-Marne a déclenché depuis dimanche 7 janvier le plan grand froid. Ainsi, les maraudes nocturnes deviennent quotidiennes. Régine Pam est allée lundi soir à la rencontre des bénévoles du Samu social à Saint-Dizier.
Il ne fait pas chaud ce lundi soir devant la gare de Saint-Dizier vers 21 heures. Et les températures vont encore baisser dans la nuit, « en ressenti, on sera à – 10 C° dans quelques heures », prédit Johan Porcher, directeur de cabinet de la préfète. Régine Pam est là aussi.
Sortant des vœux de la ville et de l’agglo de Saint-Dizier qui se déroulent aux Fuseaux, la préfète de Haute-Marne a souhaité aller à la rencontre des bénévoles du Samu social de Saint-Dizier, des bénévoles de la Croix rouge.
Rendez-vous est pris devant la gare. C’est un passage obligé de la maraude. Les gares sont souvent le point de chute des personnes sans abri, sans domicile bien établi, de ceux qui ont pris le dernier train sans avoir où aller vraiment.
Les maraudes deviennent quotidiennes
La préfète a déclenché dès dimanche le plan grand froid en Haute-Marne. Car la météo de la semaine laissait craindre quelques chutes de neige mais surtout du froid persistant durant plusieurs jours avec des températures qui stagnent en dessous de zéro de jour comme de nuit. Le plan grand froid permet d’accroître le nombre de places disponibles pour héberger d’urgence des personnes sans abri. En Haute-Marne, une cinquantaine de places -sur les 150 existantes- sont ainsi « sanctuarisées » pour pouvoir loger des personnes à la rue.
Dans le même temps, le plan grand froid déclenche les maraudes qui deviennent quotidiennes alors qu’en temps normal, elles ont lieu « le soir deux fois par semaine », explique Jean Lauvergeat, administrateur provisoire de la Croix rouge. Les trois bénévoles de la Croix rouge, qui assurent ce soir-là le Samu social ont leur tournée en tête et donc quelques personnes à aller voir.
Un lieu qu’il ne veut pas dévoiler
Christophe Aubertin fait partie de ces personnes, à Saint-Dizier, « visitées » par la maraude. « J’adore les pâtes », sourit Christophe en dégustant, dans un bol, un plat bien chaud que viennent de lui servir les bénévoles. Ils savent que Christophe n’est pas très loin de la gare en début de soirée. « Je suis revenu chercher aussi une petite couverture en plus », confie-t-il, montrant la veste qui « lui tient bien chaud.» Mais qui sera peut-être un peu « juste » cette nuit-là. « Vous savez, le froid, c’est dans la tête », explique-t-il.
Régine Pam lui rappelle que le plan grand froid consiste à mettre à l’abri les personnes fragiles. Christophe, lui, a un endroit pour dormir, un lieu qu’il ne veut pas dévoiler. Il ne souhaite pas rejoindre une chambre dans une structure bragarde d’hébergements d’urgence.
L’engagement remarquable
A Saint-Dizier, comme à Chaumont et à Langres, il y a de la place et des possibilités d’hébergement. « Les maraudes permettent aussi de repérer de nouvelles personnes », souligne Régine Pam qui souhaite que la mise à l’abri des personnes les plus fragiles soit l’affaire de tous en invitant tout un chacun à signaler via le 115 toute personne en situation de détresse sur l’espace public.
En venant à leur rencontre, Régine Pam a aussi et surtout souhaité mettre en avant « l’engagement remarquable » des bénévoles sans qui cette solidarité ne pourrait pas exister. Ils sont trois ce soir-là à braver le froid pour apporter un peu de chaleur à ceux qui n’ont pas grand-chose. Jean-Louis, Dilaver et Stéphanie, bénévoles de la Croix rouge sont là par pure générosité et empathie. Par les temps qui courent, les remercier et leur rendre hommage n’est pas dénué de sens. Christophe, lui, sait chaque soir ce qu’il leur doit.
C. C.