Du 8 au 15 janvier 1944
L’année 1944 en Haute-Marne
Le destin d’une trentaine de Haut-Marnais ne va pas se jouer dans le département, mais à Besançon. Le 8 janvier 1944, les Allemands arrêtent fortuitement Lionel Jouet, un important chef des FTPF dans l’est de la France. L’homme revenait de Chaumont où il devait de nouveau avoir rendez-vous le 13 janvier avec les deux principaux responsables de l’organisation en Haute-Marne, Gabriel Szymkowiak (Bacchus) et Louis Frossard (Marc).
L’arrestation de leur chef, tous deux l’ignorent quand ils se présentent au lieu de rendez-vous. Et c’est à leur tour de tomber entre les griffes de la police de sécurité allemande. Torturé, Frossard se pend dans la nuit à la maison d’arrêt du Val-Barizien. Menacé de représailles sur sa famille, Szymkowiak finit par coopérer avec les Allemands : le 14 janvier, Luc Garnier et son père René, mais aussi Maurice Méthé et ses gendres, Louis Proville et Charles Wagner, ainsi que Marcel Lallemand, tous résistants, sont arrêtés. Tous avaient hébergé Bacchus.
Onze exécutions
Le 15 janvier, le groupe Bir Hacheim, autre camp sous les ordres de Szymkowiak et de Lallemand, est attaqué en forêt de La Crête : trois FTPF sont pris dont deux ont été blessés. Pour l’heure, Roland Garnier, qui a encore commis avec son frère deux sabotages à Jonchery (9 et 10 janvier), est introuvable…
L’autre tragédie de cette première quinzaine de janvier 1944, c’est l’exécution, sur le champ de tir de La Vendue, à Chaumont, le 14 du mois, de onze maquisards de Côte-d’Or. A Lyon, c’est un Haut-Marnais, Raymond Lambert, de Fresnes-sur-Apance, qui est fusillé le 10 janvier 1944.
L. F.