Richard Papazoglou : innover, former et œuvrer ensemble

Richard Papazoglou, président de la CCI 55-52, évoque dans cet entretien exclusif les projets de la Chambre pour 2024. Il parle beaucoup d’innovation, de formation et de synergie avec les territoires et leurs institutions.

Il y a un an, vous évoquiez graphiquement le défi de l’époque : S’adapter ou disparaître. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Richard Papazoglou : « C’est avec ce mot d’ordre que nous avons structuré l’offre de la CCI Meuse Haute-Marne à destination de nos entreprises. La crise du COVID et les crises successives ont été un point de rupture pour notre économie. 40 % de nos commerces n’ont ainsi pas retrouvé leur chiffre d’affaires d’avant cette épidémie. Cette année, nous risquons d’être toujours aussi dépendants des soubresauts géopolitiques… Mais je garde la foi pour une raison très haut-marnaise : la très forte résilience de nos entreprises ! Une résilience que les équipes de la CCI comptent bien stimuler ! ».

Que va faire la CCI ?

Richard Papazoglou : « Il s’agira pour nous de poursuivre notre mission d’accompagnement pour permettre à nos ressortissants de continuer à s’adapter sur tous les fronts. Cela passera nécessairement par la conduite de changements et de transitions (performance énergétique, transitions écologique et numérique…). La rentabilité et la pérennité de nos entreprises en dépendent ! ».

La CCI 55-52 peut être ce levier de développement ?

Richard Papazoglou : « Plus que jamais ! La CCI sait aujourd’hui innover en se réinventant pour coller au plus près des besoins des acteurs économiques. Je peux ainsi déjà vous annoncer que nous allons nous réemparer de la question de formation. Alors que partout en France, les CCI sont le 2^e organisme de formation derrière l’Éducation Nationale, pourquoi la Haute-Marne ne pourrait-elle pas bénéficier de ce savoir-faire consulaire ? ».

Donc en 2024, on va beaucoup parler d’innovation ?

Richard Papazoglou : « Elle sera au cœur de nos préoccupations. En lien avec différents partenaires (dont le Carnot Icéel), nous allons permettre aux entreprises du territoire de faire sauter certains verrous technologiques et de s’emparer concrètement de l’intelligence artificielle. Je suis de ceux qui pensent qu’il faut ne pas subir cette disruption mais plutôt construire les conditions pour que l’IA soit accessible et une source de compétitivité pour nos TPE et PME ».

Envisagez-vous déjà une méthode pour mettre en place tout cela ?

Richard Papazoglou : « Le collectif. Il nous faut œuvrer ensemble, aux côtés de tous ceux et celles qui font l’économie et l’attractivité du territoire. La CCI n’est qu’un maillon d’une chaîne locale. En partenariat et avec le soutien du GIP, des services de l’État, des maisons de Région, du Département, des intercommunalités, des mairies, des réseaux d’entreprise et des autres chambres consulaires, nous travaillons dans la même direction au profit de la Haute-Marne. J’en profite d’ailleurs pour rappeler que la souveraineté énergétique de la France s’écrit aussi ici avec CIGÉO. Nous n’avons pas le droit de rater cette opportunité de développement ! ».

On va aussi évoquer cette année le Club des Entreprises qui s’engagent ?

Richard Papazoglou : « Et comment ! L’État nous en a confié l’animation ; je m’en félicite. Ce dispositif est la démonstration que les entreprises ont un vrai rôle sociétal et qu’elles ont la possibilité de faire bouger les lignes aussi bien en matière d’inclusion que de pratiques éco-responsables ».