Passion ébénisterie
L’atelier Fa Sol est une belle histoire de deux personnes passionnées, Françoise Helfried et Anne Charpin (68 ans toutes les deux). Elles sont ébénistes de profession et ont obtenu leurs CAP d’ébénisterie avec une spécialisation marqueterie, il y a 35 ans. L’atelier est situé à Saulx-le-Duc (Côte-d’or), à quelques encablures de la Haute-Marne. Elles racontent leur parcours de vie avec un métier plutôt rare pour les femmes.
Au départ, Anne et Françoise ne trouvant personne pour les employer, se sont installées à leur compte et ont ouvert leur atelier Fa-Sol à Saulx-le-Duc, dans leur village. Il y a encore quelques années, elles fabriquaient du gros œuvre sur mesure, c’est-à-dire toutes sortes de meubles sur commande.
Anne explique aujourd’hui : « Le temps a passé vite et avec la modernisation des meubles et les anciens meubles qui sont repeints en blanc, nos fabrications à la main et à l’ancienne n’étaient plus à la mode. Alors nous avons eu la chance de trouver un emploi toutes les deux à la Croix-Rouge, mais qui n’avait rien à voir avec notre métier d’ébéniste ». « Ou, mais, ajoute Françoise, nous ne nous sommes pas arrêtées là pour autant avec notre passion du bois. Maintenant nous ne fabriquons plus de meubles certes depuis quelques années mais Anne et moi travaillons en parfaite collaboration dans la marqueterie à l’ancienne, c’est-à-dire que nos œuvres sont réalisées avec différentes essences de bois, et moi je me suis spécialisée dans la fabrication de bijoux. Nous avions ce projet de marqueterie et de fabrication de bijoux depuis longtemps (…) ».
Marqueterie d’art et bijoux fantaisies
Pour réaliser un ouvrage en marqueterie, Anne explique les grandes lignes. Il y a plusieurs étapes. « Nous utilisons du scotch scolaire pour solidariser nos pièces et pouvoir ensuite de l’autre côté de l’ouvrage enduire des colles dans lesquelles on met des pigments. Ensuite on va coller nos ouvrages sur du bois reconstitué et puis il y a tout le travail de ponçage sans enlever la marqueterie ! C’est très délicat. Ensuite, c’est la couche de vernissage qui sert aussi de fongicide pour protéger le bois et on reponce avec un grain très fin et une ponceuse orbitale pour ne pas faire de trace sur la marqueterie. Pour finir, il faut remettre une couche de vernis et puis on termine à la cire végétale qu’on applique avec un tour à bois qu’on a équipé en tampon. »
« Quant à moi, je me suis aussi lancée à fond dans la création de toutes sortes de bijoux fantaisies, bracelets, boucles d’oreilles, pendentifs fabriqués avec des perles de verres de Murano et de bohème que nous faisons faire spécialement à la cristallerie de Murano, en Italie, par un artisan qui nous le fait à notre demande et selon nos modèles. Nous réalisons aussi des ensembles d’écriture sur lesquels nous posons des porte-plumes avec des plumes de verre. Ce sont toutes des pièces uniques », ajoute Françoise.
De la fabrication au recyclage
Anne et Françoise sont en retraite mais travaillent encore en tant qu’auto-entreprise et sous une autre forme de passion. C’est-à-dire qu’en plus de la marqueterie et les bijoux, elles recyclent tout ce qui est cartonnage et papier, bouteilles plastique etc. Avec le carton, elles fabriquent de petites maisons, des pots à crayons, et avec le papier journal elles font de la vannerie, ce qui permet de le recycler et faire des choses différentes et nouvelles. « Avec le papier journal, rien ne se perd, tout se transforme », disent-elles de concert.
Et si on leur demande pourquoi elles ont appelé leur atelier Fa-Sol ? Elles répondent en chœur : « Eh bien nous sommes aussi passionnées de musique Fa, c’est pour Françoise et Anne et Sol c’est parce que nous sommes aussi musiciennes toutes les deux. Anne joue du piano et de l’accordéon et moi de la guitare. »
De notre correspondante Muriel Avril