L’année de guerre – L’édito de Patrice Chabanet
Du début à la fin, 2023 n’aura connu aucune accalmie dans les conflits en cours. Entre l’Ukraine et la Russie, le sort des armes reste incertain, chaque camp étant persuadé qu’il finira par l’emporter. Depuis quelques jours, les Ukrainiens ont marqué des points. Ils ont détruit un navire de débarquement russe en Mer noire et plusieurs avions.
Entre Israël et le Hamas, les combats ne baissent pas d’intensité. Netanyahu ne cesse de dire qu’il ira jusqu’au bout, traduisez jusqu’à la destruction du Hamas. Ce dernier entend poursuivre la lutte, malgré de lourdes pertes. D’une certaine manière, il se sait condamné après le massacre du 7 octobre que les Israéliens veulent lui faire payer.
Il est difficile de comparer ces deux conflits avec ceux du XXe siècle. La longueur des combats qui s’éternisent fait penser immanquablement à la guerre des tranchées de 14-18. Le grand nombre de civils qui perdent la vie rappelle, lui, les bombardements de grande ampleur de 39-45. L’ennemi ne se réduit plus aux seuls effectifs militaires engagés dans la bataille. Il est considéré dans sa globalité.
A ces deux approches qui cohabitent il faut ajouter une troisième dimension : l’apport des technologies les plus modernes. Chaque jour des centaines de drones sont expédiés pour surveiller ou pour attaquer. La seule limite est le coût financier : à plus d’un million de dollars le missile, les armées les utilisent avec parcimonie. Ne parlons pas du coût unitaire d’un F16 : 19 millions de dollars. Dans les deux conflits en cours, les freins économiques pourraient donc bientôt entrouvrir les portes d’un cessez-le-feu. Pour la paix, il faudra attendre plus longtemps.