Ces Bragards qui sont sur le pont à Noël : exemple à la BA 113
Si les fêtes de Noël sont souvent synonymes de moments de partage et de repos en famille, certains continuent de faire tourner le pays. Comme à la Base aérienne 113, où des dizaines de militaires restaient prêts à toute intervention. Ressenti sur place.
Le réveil en douceur, les cadeaux au pied du sapin, le bon repas dans une belle décoration, les tablées bien fournies, les retrouvailles avec certains que l’on ne voit qu’une fois par an… Cette scène de Noël – autant cliché que réalité – est vécue par des millions de Français chaque année. Toutefois, cela reste de la fiction pour une partie d’entre eux, pour qui les 24 et 25 décembre riment avec travail.
D’après la dernière étude sérieuse menée à ce sujet, par Qapa en 2019, 6 % de la population (7% des femmes, 4% des hommes) travaillent à Noël. Comme à la Base aérienne 113 de Saint-Dizier.
Calme
Quelques 2 200 militaires travaillent sur le site bragard. Et si tous ne sont pas en permanence sur le site, l’impression d’une ville dans la ville est quotidienne. Mais en ce week-end de Noël, la donne est bien différente. Ce que l’on ressent une fois le centre de Moëslains passé. Pas un seul bruit. Ni Rafale, ni gyrophare. Devant le point de contrôle en entrée de base, aucun véhicule ne fait la queue. Aucun n’est garé sur le parking des visiteurs juste à côté. C’est comme si cette petite ville était abandonnée. Il faut avancer au local de distribution des laissez-passer pour découvrir un premier visage. « Bonjour, vous venez pour le reportage ? » Une fois l’identité vérifiée, puis le sésame montré, nous entrons à l’intérieur. Les allées sont quasiment désertes. Le calme ambiant perdure.
En l’absence du commandant de la BA 113, le colonel Emmanuel Auzias, c’est l’Officier de permanence commandement (OPC) qui nous accueille, en la personne du sous-lieutenant Jessica. « C’est ma semaine d’astreinte en tant qu’OPC, ça ne me dérange pas que ce soit pendant les fêtes de Noël », philosophe la militaire rattachée à la cellule communication.
Pour ce week-end de Noël, ils sont entre 50 et 100 membres de l’armée à rester sur place. « Il y a l’escadron de protection, la permanence opérationnelle, les sapeurs-pompiers… », liste le sous-lieutenant Jessica. Des gendarmes sont aussi présents. Le réfectoire continue de tourner également : au menu du 24, des boulettes de veau. Pour le 25, il y aura un bon steak.
Magie
Les différentes unités présentes restent attentives, prêtes à intervenir si nécessaire. Ce qui n’empêche pas de penser un peu Noël, comme à l’escadron de sécurité incendie et sauvetage 1H.113. Ceux que l’on appelle les pompiers de l’air et qui nous ont reçu dimanche 24 décembre (nous reviendrons sur leurs missions dans le JHM quotidien du 27). « Nous avons fait le « secret santa » ; on a tiré au sort le nom d’un collègue de l’équipe à qui on offre un cadeau », explique l’adjudant Julien. Cadeaux qui ont été ouverts le 24 au soir, le tout, agrémenté d’un bon repas de réveillon : « Pour nous, c’est fondue savoyarde. C’est important ce genre de moment pour souder tout le monde. Nous faisons pareil l’été avec des grillades. » En parallèle, il y a des décorations un peu partout. Guirlandes, crèche, petits sapins… Dont un particulièrement original, que nous montre avec plaisir le sergent Benjamin : il a été fabriqué et agrémenté d’anciens matériels (voir photo ci-dessous).
Au fil des discussions, il ressort que les astreintes sont « surtout difficiles pour la famille ». Mais comme le dit si bien le caporal-chef Franck : « On se doit d’être là, du 1er janvier au 31 décembre ».
Louis Vanthournout
D’autres corps de métier
Outre la Base aérienne 113, d’autres corporations étaient sur le pont ce 25 décembre. Police nationale, sapeurs-pompiers de Saint-Dizier, soignants du Centre hospitalier Geneviève-de-Gaulle-Anthonioz et de l’hôpital André Breton, agents SNCF… La municipalité a aussi toujours une équipe d’astreinte en cas de problème.
Du côté du privé, il suffisait de se rendre en ville lundi 25. Le matin, les boulangers-pâtissiers mettaient la main à la pâte pour que leurs clients récupèrent leurs commandes. Même son de cloche pour les fleuristes. Les hôteliers restaient ouverts, comme toujours. Certains restaurateurs ont fait le choix de travailler : le Grec’os a assuré un service le soir. Midi et soir pour Courtepaille. Idem pour le Molto Beno qui a ouvert récemment. Pour la partie loisirs, Fun avenue ouvrait ses portes tout l’après-midi, tandis que le Ciné-Quai projetait une dizaine de films à partir du milieu d’après-midi. Sans oublier les industries du territoire, bref, ce n’était pas Noël pour tout le monde.