« Le dernier Noël de l’Adapah »
La situation ne va pas en s’arrangeant pour l’Association départementale d’aide aux personnes âgées et handicapées (Adapah). Les repreneurs ont jusqu’au 8 janvier pour se faire connaître.
Placée en redressement judiciaire depuis le 1er juin, l’Association départementale d’aide aux personnes âgées et handicapées (Adapah) ne voit pas l’horizon s’éclaircir en cette fin d’année. Au contraire. Autorisée à poursuivre son activité par le tribunal, cette entité qui emploie 300 salariés et gère 1 600 bénéficiaires aux quatre coins du département est dans l’attente d’un ou plusieurs repreneurs.
Lors de la dernière audience du tribunal du 23 novembre, il a été décidé d’une poursuite de la période de redressement judiciaire afin de permettre à l’administrateur judiciaire de remplir son cahier des charges et de lancer un appel d’offre pour d’éventuels repreneurs. Car au vu de son passif, la poursuite d’activité n’est pas envisageable pour l’Adapah. Les repreneurs ont jusqu’au 8 janvier, midi, pour se manifester.
1 600 cartes pour Nicolas Lacroix
Dans les rangs des membres du Comité social et économique (CSE) de l’Adapah – notamment du côté de la CFDT – on se démène pour une poursuite d’activité et dans l’espoir de voir des repreneurs « avec la même convention collective » se faire connaître.
A ces fins, les syndicalistes CFDT de l’Adapah ont donné la parole à leurs bénéficiaires et ont créé une pétition présentée sous forme de carte postale adressée au Conseil départemental. Quelque 1 600 cartes ont ainsi été imprimées. « De quoi bien remplir la boîte aux lettres de M. Lacroix, président du Conseil départemental », s’amusent les représentants de la CFDT à l’Adapah.
Au recto de la carte, des visages de personnes âgées au regard doux. Au verso, un message explicite, dont voici une partie : « Avec ma petite retraite, difficile d’honorer mes factures. C’est avec regret que j’ai dû me résigner à n’avoir qu’une visite sur deux. Quant à mon amie qui habite un petit village, elle se demande si son auxiliaire de vie continuera à venir chez elle ».
Appel aux intercommunalités
Les membres du CSE ont également lancé un appel aux intercommunalités de Haute-Marne. A ce jour, l’Agglo de Saint-Dizier et la Communauté de communes de Chalindrey sont les seules à avoir répondu pour recevoir les syndicalistes. Un entretien au cours duquel les salariés ont pu faire part de leurs inquiétudes et de celles des bénéficiaires et de leurs familles concernant cette continuité d’activité encore incertaine.
Déléguée syndicale à l’Adapah pour la CFDT, Agnès Mathaux constate que de nombreux bénéficiaires ont baissé le nombre d’heures. « Nous en avons aussi perdu 200 qui avaient peur de ne plus avoir de solution », regrette-t-elle en comprenant parfaitement la situation. « Nous espérons avoir des repreneurs, au moins pour les villes. Mais nos craintes sont plus fortes pour les zones rurales », conclut-elle en évoquant « le dernier Noël de l’Adapah ».
S. C. S.
s.chapron@jhm.fr