Santé : fracture ouverte dans le centre et sud Haute-Marne
Fin 2022, l’Agence régionale de santé présentait son projet de nouvelle organisation d’offres de soins dans les bassins de vie de Chaumont et de Langres. Opposée à la copie officielle, l’association Egalité santé a battu la campagne pour proposer son projet avec, en point d’orgue, une manifestation géante à Langres le 23 septembre.
Les tensions ne se sont pas apaisées en 2023. Le projet de réorganisation de l’offre de soins dans le centre et sud de la Haute-Marne n’en finit pas de fracturer le territoire et opposer ses habitants.
L’agence régionale de santé avait tranché en décembre 2022. Soutenu financièrement par le Département et la Région, encouragé aussi par les trois villes concernées, le projet officiel ancre le renforcement de l’hôpital de Bourbonne-les-Bains, la construction d’un hôpital neuf à Langres et la construction aussi d’un nouvel établissement à Chaumont, là où sera implanté le nouveau plateau technique (chirurgie, maternité, soins intensifs etc.). Le dossier avance. Fin octobre 2023, l’Agence régionale de santé communiquait sur la répartition des services entre les hôpitaux Sud-Haut-Marnais, adossés à l’hôpital de référence, le CHU de Dijon.
A ce stade, l’ARS ne donne pas encore le capacitaire, c’est-à-dire le nombre de lits par service, mais indique que les premiers appels d’offres sont publiés.
Egalité santé sur terrain
Mais l’association Egalité santé ne désarme pas. Elle regroupe un nombre important de soignants et est soutenue par les différents ordres professionnels. L’association défend l’idée que le plateau technique serait mieux situé pour répondre aux besoins des patients s’il était implanté à Rolampont. Dans le projet d’Egalité santé, l’hôpital de Langres disparaît au profit de la nouvelle structure à Rolampont. Toute l’année 2023, jusqu’à une dernière réunion à Chaumont le 7 décembre, l’association a sillonné le territoire pour expliquer sa vision des choses. Le 23 septembre à Langres, elle réussissait le tour de force de faire descendre dans la rue plus de 6000 personnes. La fracture territoriale est totale en cette fin d’année 2023 sans que l’on sache comment les choses vont pouvoir « tourner » en 2024.
C. C.