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Nos chers Noëls d’Antan

Les villageois s’en allaient par d’étroits sentiers dans la neige, en direction de l’église…

Si les fêtes de fin d’année rivalisent aujourd’hui de Pères Noël en costumes rutilants, de repas aux plats copieux, de décorations aux lumières pétillantes et de milles cadeaux au pied du sapin, autrefois, c’est la simplicité, les croyances et traditions qui dominaient. Des Noëls enveloppés de neige et étincelants d’étoiles…

Nombreuses sont les sources qui nous content la chaleur des Noëls d’antan, ponctués de rituels que partagent tous les membres de la famille. Des instants authentiques que l’on aimerait retrouver. « Noël ne sera jamais un jour comme les autres ; Noël, c’est la veillée, c’est la messe de minuit, c’est le réveillon » se souvient Joseph Cressot dans « Le pain au lièvre ». Dans son livre, l’écrivain a compilé ses souvenirs d’enfance vécues dans les années 1900, au coeur d’un petit village langrois. Bien entendu, les fêtes de fin d’année étaient un moment important, attendu par les villageois. La buche choisie depuis des mois par le père de famille était déposée ce soir là dans l’âtre. Ses cendres qu’on pensait magiques, étaient précieusement récoltées. Et puis la longue attente du tic tac de l’horloge qui annonçait l’heure du départ pour l’église, les occupations autour du feu en regardant danser les étincelles… Puis venait le moment tant attendu, celui de gagner l’église pour assister à la messe de minuit. « Quelle étrange musique, ces cloches dans la nuit ! On se hâte de garnir les chaufferettes et de couvrir le feu, on s’emmitoufle de capelines et de cache-nez, et l’on s’en va vers l’église, laissant dans la maison la flamme palpitante qui dit à travers la vitre : « Je suis là, je vous attends ». Au retour, le repas était plus ou moins copieux selon les foyers. Mais si modeste qu’il fut, il avait toutefois une saveur particulière. « La table était vite dressée. A côté de la chatte qui regardait les braises, le pot noir avancé dans les cendres nous gardait un jambon, longuement mijoté dans son court-bouillon. Elle n’avait pas la saveur des autres, cette tranche grasse et maigre, rouge et rose, onctueuse et salée, que l’on mangeait si tard dans la nuit »… Une gaufre croquante et un verre de vin chaud réchauffaient ensuite les cœurs et les mains…

De notre correspondante Angélique Roze 

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