Sergent Major : une braderie annonciatrice de fermeture
Les jours sont dorénavant comptés pour le magasin Sergent Major situé rue Victoire de la Marne. Les affiches indiquant une « braderie » depuis ce lundi 11 décembre s’accompagnent d’une fermeture définitive, prévue au 31 mars 2024.
Sur la devanture du Sergent Major, un grand autocollant annonce 40 % sur tous les articles. Brader les prix dans un magasin pour enfants quelques semaines avant Noël, cela n’est pas de bon présage. Et, effectivement, la boutique du centre-ville fermera définitivement ses portes le 31 mars 2024. Le magasin compte trois salariées qui, de fait, seront au chômage si elles n’ont pas trouvé un employeur d’ici là.
Cette fermeture s’inscrit dans un plan de restructuration plus vaste au sein de la holding Générale pour l’enfant (GPE), maison-mère de Sergent Major. Celle-ci a subi un recul 100 millions d’euros de son chiffre d’affaires sur la période du Covid-19. Au total, 47 magasins de la marque vont être fermés ou cédés dans le cadre d’une procédure de sauvegarde. Dans le même groupe, l’enseigne pour enfants « Du pareil au même » fait l’objet d’un redressement judiciaire et 87 magasins vont mettre la clé sous la porte.
« Une grosse perte »
Maman d’une fille de 9 mois et d’un garçon de 6 ans, Lucie se rend chez Sergent Major « presque toutes les semaines ». Quand elle apprend la fermeture prochaine du magasin, la déception est grande. « Ça va être une grosse perte. »
Si elle apprécie également l’autre magasin d’habillement du centre-ville, Okaïdi, les produits ne sont pas les mêmes. « Les vêtements de Sergent Major ont des petits détails et des rappels très jolis, comme des pin’s ou des broderies », indique Lucie. Pour elle, il ne sera pas question de faire 2 h de route pour aller à la Toison d’Or trouver un magasin similaire. Elle prévoit de passer par internet pour ses futurs achats.
Un point commun entre Camaïeu, Casa et Sergent Major
Au-delà d’incarner une perte pour les clients, la fermeture de Sergent Major représente une cellule commerciale vide supplémentaire dans le centre-ville. « Je suis très attristée par cette nouvelle, c’est une boutique qui était là depuis longtemps », déplore Nelly Georgemel, présidente de l’Union commerciale, industrielle et artisanale (UCIA), qui pointe : « Ce qui se passe avec Sergent Major, c’est ce qui s’est passé avec Camaïeu et Casa. Quand une grande chaîne est en difficulté, elle ferme dans les petites villes ».
Toutefois, la présidente de l’UCIA souligne les dernières bonnes nouvelles du centre-ville. Des commerçants bragards viennent d’ouvrir une boutique « Adopt parfums » rue Victoire de la Marne. A l’entrée du Vieux Chaumont, rue Bouchardon, la tapissière Marie Labbé vient également de s’installer. Par ailleurs, plusieurs commerces ont changé de locaux pour se rapprocher du centre-ville comme Le Petit écolo, Les Jolies Lunes et TilliT. « Ces déménagements témoignent de la pérennité de leurs activités », indique Nelly Georgemel.
Julia Guinamard