Addi Bâ : une commémoration nécessaire, 80 ans après sa mort
De soldat de régiment à résistant vosgien, Addi Bâ a tout fait pour la France, pays qui l’a accueilli et naturalisé. Tué par les Allemands pendant la Seconde guerre mondiale, son nom a longtemps été oublié… jusqu’au début des années 2000. Récit.
Pendant longtemps, son identité n’a pas été (re)connue. Mais aujourd’hui, il est une légende (“le terroriste nègre”), un héros de guerre, un éminent maquisard, une rue (à La-Vacheresse-et-la-Rouillie, Tollaincourt et Langeais) et, à présent, une esplanade (à Epinal). Son nom, Addi Bâ.
Revenons-en aux faits ! Le nom d’Addi Bâ, de son patronyme Mamadou Hady Bah, nait lorsque ce dernier, natif de Guinée et naturalisé français, s’engage dans l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Le tout, dans le 12e régiment de tirailleurs sénégalais. En juin 1940, soit un an après le début du conflit, il est fait prisonnier par les Allemands, à Neufchâteau. Il s’évade quelques mois plus tard et gagne ensuite Tollaincourt.
Après la défaite, la Résistance
Pendant deux ans, il permet à ses camarades de rejoindre la Suisse. 1942 marque un tournant dans son engagement quand il rencontre Marcel Arburger, plombier, et Georges Frottier, instituteur. Ensemble, ils vont fonder le maquis de la Délivrance dans les Vosges, où Addi Bâ sera chargé du ravitaillement et de l’armement.
Cet acte lui vaudra, en juillet 1943, une arrestation par la Kommandantur et une incarcération à la prison de la Vierge, à Epinal. Quelques mois plus tard, suivant une condamnation à mort lors du verdict au procès, Addi Bâ et Marcel Arburger, son principal compagnon de route, sont fusillés le 18 décembre, la même année.
De notre correspondant Aldric Warnet