Le Salon du livre de Chaumont se relève, se réinvente et devient Biennale
Terminée la mauvaise passe pour le Salon du livre de Chaumont, qui, visiblement, a beaucoup manqué. Fi des Covid, travaux aux Silos et autres manques de ressources humaines, une nouvelle édition est prête à naître en mai 2024.
Appelons-la désormais la Biennale (qui a lieu tous les deux ans) du livre de Chaumont… La manifestation se tiendra du 23 au 26 mai 2024. Une année consacrée à la Biennale internationale du graphisme laissera place à la Biennale du livre, et ainsi de suite. Plus de temps d’organisation signifie meilleure réalisation pour les équipes investies, sans léser les autres événements culturels annuels, qu’ils soient locaux, régionaux, ou nationaux. Paul Fournié, premier adjoint à la Ville chargé de la culture, résume : « Il a fallu annuler le Salon de 2023, décision glaçante mais on n’avait pas le choix. Manque de ressources humaines, travaux des Silos… Mais grand oui pour 2024. La médiathèque sera prête. La proposition de Sandrine Bresolin, directrice des Silos, pour une nouvelle configuration a été unanimement approuvée ».
Région, habitants, associations : un rendez-vous attendu
Petite révolution mais pas des moindres : la Biennale du livre de Chaumont, c’est maintenant au printemps. De quoi miser sur la douceur du temps pour élargir et enrichir l’évènement au square Philippe-Lebon ou à la place des Arts, et tenter, par l’audace, de réunir les publics, avertis à l’objet livre ou plus néophytes.
« Il y aura une grande place accordée à la BD, ville des arts graphiques oblige, avec des tables rondes faites de scénaristes et illustrateurs. Place des Arts, par exemple, animations, illustrations, ateliers, spectacles, concerts… Une manière inclusive, participative, d’aborder la création littéraire et le dessin », détaille Sandrine Bresolin.
Les Silos ne seront pas en reste, dédiés principalement à la jeunesse, via des expositions, dédicaces, ateliers. Plus d’une cinquantaine de rencontres entre auteurs et scolaires sont d’ores et déjà programmées. Traditionnellement, de nombreux romanciers et essayistes seront présents. Est maintenu le prix littéraire remis par les Amis du Salon du livre de Chaumont. Pour mémoire, en 2021, le prix chaumontais a été remis à un certain Mohamed Mbougar Sarr pour “La Plus Secrète Mémoire des hommes”, prix Goncourt dans la foulée.
Contrairement à ce qui a été prophétisé, le secteur du livre se porte bien, et Chaumont en est l’exemple type avec trois librairies bien vivantes à son actif. Le secteur est dynamique, tant du côté des lecteurs que des auteurs.
Delphine Panique, mais pas la Biennale
Tous les libraires chaumontais, les éditeurs locaux et structures œuvrant pour le livre sont d’ailleurs très investis dans l’événement, autant que les hôteliers restaurateurs : « Plus de 120 nuitées sont à prévoir sur quatre jours, et autant de repas. On va sans doute élargir à la périphérie de Chaumont », annonce Sandrine Bresolin. C’est une vraie dynamique locale qui s’enclenche. La thématique 2024 : la diversité du vivant, autant de singularités de formes littéraires, dans la forme, le fond, le style, le sujet abordé.
A noter, des rencontres dédiées aux professionnels et médiateurs du livre, ou un prix décerné par les moins de 3 ans en crèches accompagnés par des professionnels, il n’y a pas d’âge pour développer son sens critique. A l’origine de l’affiche officielle de la nouvelle Biennale du livre, Delphine Panique, en sélection officielle du Festival d’Angoulême 2024, aussi connue pour son humour dithyrambique que pour son chat… En préparation, un espace dédié aux auteurs auto-édités, pour lesquels nombre de beaux succès se sont produits. Et enfin mais surtout, comme de bien entendu, un coup de projecteur équitable entre auteurs reconnus et en devenir, précepte cher au cœur de la désormais Biennale du livre de Chaumont.
Elise Sylvestre