« Cette équipe de Chaumont me rappelle celle de 2017 ! »
Après onze journées, le Chaumont VB 52 Haute-Marne trône sur le championnat. Une phase aller d’ores et déjà réussie pour les Cévébistes et leur président Bruno Soirfeck, mais qui ne suffit évidemment pas à ce club toujours aussi ambitieux.
A quelques jours de la fin de la phase aller, Bruno Soirfeck, le président du Chaumont VB 52 Haute-Marne, pose son regard sur la première partie de saison de son équipe, satisfait dans les grandes lignes, mais toujours aussi désireux de conforter cette position par d’autres titres, seuls témoins de la grandeur d’un club.
jhmquotidien : Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?
Bruno Soirfeck (président du CVB 52 ) : « Notre parcours en championnat est, pour l’instant, quasi irréprochable. Nous avons pris des points sur chacune des journées. Nous n’avons perdu que deux matches et nous sommes actuellement leaders. Tout cela après avoir changé un effectif dans ses grandes largeurs l’été dernier et avoir fait évolué le staff technique. Il ne faut pas oublier combien le travail est important au quotidien pour arriver à rester au haut niveau de façon aussi régulière. J’ai l’impression que nos résultats depuis six ans ont un peu banalisé la performance de l’équipe. »
jhmquotidien : Avez-vous déjà quelques regrets ?
B. S. : « J’ai la réputation d’être un éternel insatisfait. Et ce bon début de saison est néanmoins entaché par la perte de la Supercoupe en ouverture de saison. Une frustration d’autant plus grande avec le recul, que l’entame de Tours en championnat fut plus que moyenne. Enfin, je n’oublie pas non plus l’élimination en coupe d’Europe qui, contrairement à ce que certains pensent, ne me réjouit ni sportivement, ni économiquement. Car je pars du principe que la victoire appelle la réussite, et sert donc la visibilité du club et les retombées qui en découlent. »
jhmquotidien : Quel regard portez-vous, après deux mois de compétition, sur cette équipe cévébiste ?
B. S. : « Cet effectif me rappelle celui de 2017 ! Il est un peu à l’image de son capitaine, Daniel McDonnell : professionnel, concentré, conscient de son niveau, sans exubérance. Je ne dis pas que je le préfère à d’autres qui l’ont précédé, car j’ai aimé tous les collectifs qui sont passés depuis que je suis entré au CVB 52. Contrairement à certaines années, et notamment lors de notre récente période cubaine, elle ressemble à un cocktail moins explosif mais tout aussi savoureux. Je suis même très vigilant à ce que les joueurs n’oublient pas, non plus, à prendre du plaisir et à laisser parfois transparaître ce petit grain de folie qui leur fera passer encore un palier dans les matches à enjeu. »
jhmquotidien : Etes-vous satisfait du recrutement ?
B. S. : « C’est une formation à fort potentiel, à l’image d’un Victor Cardoso qui monte en puissance et qui peut amener ce petit côté “showman”, tout en restant un peu plus réservé que nos représentants cubains de l’époque. Sebastian Closter a aussi ce pouvoir d’entraîner beaucoup d’enthousiasme derrière lui. Joseph Worsley ou Niko Suihkonen doivent encore se persuader qu’ils peuvent être des “piliers” de ce collectif. Comme souvent avec le CVB 52, nous n’avons jamais les meilleurs joueurs, au dire des statistiques individuelles, et pourtant l’équipe prouve tous les ans ses capacités à performer. »
Une baisse de fréquentation générale
jhmquotidien : Comment expliquer l’affluence moyenne à Palestra sur ces premiers mois de compétition ?
B. S. : « Cela a été un sujet de discussion à la Ligue (LNV) et on se rend compte que ce n’est pas un problème chaumontais, mais un souci pour l’ensemble des clubs, à part peut-être pour les filles de Mulhouse qui restent visiblement très attractives sur le plan populaire. Il y a plusieurs raisons à cette baisse de fréquentation générale. Il y a évidemment le contexte économique global que l’on ne peut pas occulter. Le public s’est également approprié la dramaturgie du volley, et sait que les “play-off” vont rester la période la plus attractive de la saison. A Chaumont, nous avons eu ces trois matches à domicile en une semaine qui n’ont pas aidé à faire venir le public aussi fréquemment. Et puis la disparition d’un de nos groupes de supporters (La Jeunesse chaumontaise) n’est pas anodine, même si l’autre (les Fanatics) en ont profité pour reprendre un peu du poil de la bête dans leurs animations et dans l’investissement du gymnase. »
jhmquotidien : Quelles sont les solutions envisagées pour augmenter l’attractivité ?
B. S. : « Nous avons déjà commencé à lancer plusieurs opérations sur la billetterie lors des derniers matches, que nous continuerons sur la deuxième partie de saison à certaines occasions. Nous espérons que le “boxing day” sera aussi l’occasion de voir un peu de monde à Palestra. Avec la période de Noël, certains Haut-Marnais expatriés auront peut-être l’occasion de revenir en famille et de venir voir le CVB 52. »
jhmquotidien : Ce championnat a-t-il encore évolué à vos yeux ?
B. S. : « Même si certaines équipes sont à la peine, la Marmara Spikeligue reste un championnat attractif par son incertitude sur tous les matches. Aujourd’hui, de nouveaux clubs tentent de faire leur place en haut de tableau, comme Nantes, Tourcoing, mais également certains promus qui ne font plus le “yoyo” entre l’élite et la Ligue B. Saint-Nazaire, Le Plessis, voire Illac ont des prétentions logiques. La nouvelle gouvernance de la LNV et son exigence auprès des clubs à se professionnaliser n’est, à mon avis, pas étranger à cette recrudescence de clubs compétitifs. Mais le CVB 52 a aussi été dans ce cas : un promu qui a rapidement “performé” pour tenir le haut du pavé depuis quelques saisons. »
Recueillis par L. G.
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