Place Diderot : une pièce en trois actes
TRAVAUX. La réunion organisée, lundi 11 décembre au soir, par la municipalité, a réuni de nombreux commerçants et riverains des place et rue Diderot. Le phasage des travaux de l’année 2024 y a été présenté de manière détaillée, tant sur les plans technique que temporel et pratique.
Il n’y avait pas assez de chaises autour de la table. Cette petite anecdote, lundi 11 décembre, le rappelle : la perspective des travaux de la place Diderot, sur l’ensemble de l’année 2024 (sauf période estivale) est le sujet du moment à Langres. Ce lundi, le maire, Anne Cardinal, avait invité les commerçants et riverains des place et rue Diderot pour leur présenter l’organisation précise du chantier à venir. Nombre ont donc répondu présent, dans une ambiance studieuse mais tendue à quelques occasions.
« On entre dans la phase opérationnelle pour les cinq prochains mois. Je veux que ce soit une réunion qui vous rende service, vous, les utilisateurs de la place Diderot », a lancé en préambule Anne Cardinal, qui souhaitait évoquer le « pratico-pratique de la phase travaux » avec ses services Techniques et les représentants de l’entreprise Martel, qui ont remporté le marché de travaux à l’issue de l’appel d’offres.
Benoît Colin, directeur Infrastructures et Réseaux de la Ville, a annoncé que le chantier se tiendrait en trois phases, deux du 2 janvier au 31 mai 2024, puis la dernière du 2 septembre au 30 novembre. Les travaux seront effectués étape par étape, en progressant du début de la place jusqu’à hauteur de la statue de Bartholdi. Les cheminements piétons seront réalisés en pierre de Langres (choix de l’option la plus qualitative parmi celles envisagées). La place Diderot sera intégralement ouverte durant la période estivale (juin, juillet et août).
La circulation barrée dès le 2 janvier place Diderot
La phase 1.1 se déroulera finalement durant un mois et demi, du 8 janvier au 23 février, après quelques jours de travaux préparatoires par GRDF (pour rappel, des rénovations de conduites de gaz seront opérées, en sus du remplacement des pavés abîmés et du réaménagement paysager), et non durant deux semaines comme initialement prévu. Durant cette séquence, la circulation sera déviée vers la place Jenson, au niveau de l’intersection d’avec la rue du même nom, en direction de la rue Jean-Roussat. Les camions de livraison seront autorisés à accéder à la place Diderot, le cas échéant depuis les rues Jean-Roussat ou de la Boucherie, voire du Grand-Cloître, de même que les riverains et les clients de l’Hôtel de l’Europe. Le chantier impactera également les voies du Grand et du Petit-Bie.
Ensuite, le second phasage (1.2) prévoit une réouverture de la portion de la rue Diderot précédemment bloquée. Le chantier se portera alors vers les rues du du Petit-Cloître, ainsi que de part et d’autre du cœur de la place Diderot. Il sera achevé au 31 mai. « Quoi qu’il arrive, même si nous avons du retard, la place Diderot sera rouverte au 1er juin », a certifié Florimond Dupont, de la société Martel. L’emprise reprendra au 1er septembre jusqu’au 30 novembre, au niveau de l’intersection d’avec la rue du Grand-Cloître.
Nicolas Corté
Les oppositions en mode union
Les oppositions municipales ont participé à la réunion de lundi soir. Sophie Delong (“Notre parti, c’est Langres”), Bénédicte Châtel (“Langres pour tous”) et Sandra Terrillon (“Maintenant, j’agis”) ont annoncé représenter le pharmacien Jean-Noël Schvartz. Bénédicte Châtel a appelé à ce que les commerçants reçoivent des compensations pour leur future perte d’exploitation, s’attirant plusieurs applaudissements. Les échanges ont, une nouvelle fois, été extrêmement tendus. “Notre parti, c’est Langres” a, à nouveau, fait part de son désaccord quant aux options retenues, s’attirant cette réplique définitive du maire : « On ne revient pas sur le projet, il est acté, le marché attribué ». Sandra Terrillon s’est offusquée de l’absence de débats : « On est en démocratie à Langres ? ». Nicolas Fuertes, adjoint au maire, a alors rétorqué : « Vous avez le conseil municipal pour cela, Mme Terrillon. Encore faut-il que vous y veniez… ». « En conseil non plus, on ne peut pas s’exprimer… », a conclu Jean-Jacques Franc.
Les interrogations qui subsistent
Les nombreux commerçants présents ont oscillé, au cours de la réunion, entre attention, approbation, résignation, et, parfois mécontentement. Nicolas Robert, patron du bar “Le Balto”, n’a pas caché son dépit, soutenant que, pour limiter un impact négatif, les simples réparations auraient suffi : « Cela fait deux ans qu’on n’a pas été conviés ! Nous n’avons pas été informés ! ». La boulangerie Diderot s’est, pour sa part, interrogée sur sa livraison de farine le mardi matin. A ses yeux, le camion pourra difficilement circuler via la rue de la Boucherie. Des essais devraient être menés. Possiblement, une solution pourrait être trouvée par une marche arrière rue du Grand-Cloître.
Patrick, un habitant de la place, a sollicité des informations sur la collecte des ordures ménagères. Le modus operandi est en cours de peaufinage, et toutes les informations figureront sur un guide du riverain, ainsi qu’un des commerçants, qui seront diffusés la semaine prochaine.