Les épidémies, toujours d’actualité

CONFÉRENCE. Un peu plus de 90 personnes se sont retrouvées au Palace, jeudi 7 décembre, pour assister à la conférence organisée par l’Université de la culture permanente (UCP) sur “Les grandes épidémies du passé et leur impact actuel”. Celle-ci a été donnée par Hubert Tonnelier, médecin et fondateur et ancien chef de service du Samu des Vosges.

Faisant un dramatique écho à la crise de la Covid-19, quatre modèles historiques, à savoir la peste, le paludisme, le choléra et la variole, ont été analysés dans leurs conséquences passées et actuelles par Hubert Tonnelier. « La peste, le choléra et le paludisme sont toujours des pandémies extrêmement graves, avec des centaines de milliers de morts dans le monde. La variole est pour le moment éradiquée, mais c’est un gros danger si elle revient. Elle pourrait être extrêmement grave », a indiqué le conférencier, se posant la question « est-ce que les leçons du passé ont été retenues ? ». Il a soulevé les problèmes d’organisation, d’ordre socio-économiques et politiques, reconnaissant que « les problèmes d’organisation, même s’ils paraissent par moments un peu faibles, existent ». Les personnes, les sociétés, tous les rouages de fonctionnement et des grands échanges internationaux peuvent être impactés.

350 épidémies depuis 1970

« La connaissance de ces épidémies montre comment et pourquoi ces maladies se sont développées et risquent de réapparaître, ou réapparaissent réellement devant des conditions sanitaires se dégradant, y compris dans des régions considérées comme correctement protégées », a souligné Hubert Tonnelier. Des plans internationaux, apparus dès le XIXe siècle, sont en constante mise à jour. Mais les modifications rapides de vie des sociétés génèrent une course permanente entre les moyens à mettre en œuvre et l’évolution des risques. « Depuis 1970, 350 épidémies graves ont parcouru le monde. Soixante-dix étaient issues de bactéries inconnues jusque-là, comme le coronavirus, ou des virus nouveaux comme Ebola », a ajouté l’intervenant. « Ceci pose la question des investissements humains et financiers indispensables, souvent rendus illusoires par les conditions d’insécurité sanitaire, de recherches de profits anti-éthiques et de divergences politiques de parties entières du globe », a conclu Hubert Tonnelier.

La prochaine conférence de l’UCP aura lieu jeudi 14 décembre, à 14 h 30. Elle sera donnée par Claude Le Flohic, maître de conférences honoraire à l’Université de Lorraine, sur “Le cercle des poètes disparus : retour aux sources de la désobéissance civile et de l’écologie”.

De notre correspondant Adrien Jeanson