Une matinée autour du Der avec la police de l’environnement
L’Office français de la biodiversité (OFB) est présent sur toute la Haute-Marne grâce à ses treize agents. Ce dimanche, nous avons passé une matinée avec trois d’entre eux, autour du lac du Der. Un bel aperçu de leurs nombreuses missions, comme celle de police de l’environnement.
C’est à la Maison de la réserve, sur le territoire géographique de Giffaumont-Champaubert, que nous avons rendez-vous, ce dimanche 10 décembre. Il est 9 h, et le calme domine autour du lac du Der. Sur place, ils sont trois de l’Office français de la biodiversité (OFB) à nous accueillir, dont Vincent Montibert, le chef du service départemental de Haute-Marne.
« Nous sommes treize agents à travailler sur les 426 communes du département », contextualise le responsable, en précisant qu’il reste trois postes à pourvoir au sein de la structure créée en 2020. Après un café et une discussion sur l’historique et leurs principales missions (voir l’encadré), place au terrain.
Matinée
Ce matin-là, notre trio remplit son rôle de police de l’environnement. Parmi les priorités du moment, il y a la lutte contre la grippe aviaire. A l’œil nu et à l’aide de leurs jumelles, en plus de leur expérience de terrain, les trois agents vérifient que cygnes et autres oiseaux sensibles sont en forme. C’est le cas au site de Chantecoq, au centre nautique, puis au stade nautique. La matinée se poursuit à la presqu’île de Champaubert.
Peu avant le camping, l’équipe repère un véhicule professionnel, stationné le long d’une haie dans un champ gorgé d’eau. Il est embourbé, et son propriétaire semble perdu. « On est sur du service à la personne », commente Vincent Montibert, surpris de la situation comme ses collègues. Direction le camping et deux fermes de Braucourt pour trouver une solution, qui viendra finalement de Ludovic, agriculteur. Ce dernier viendra illico (et gracieusement) tracter l’automobiliste avec son engin élévateur.
Quelques instants plus tard, devant l’église de Champaubert, notre trio rencontre une famille venue de l’Yonne. « Nous venons souvent au lac du Der », explique la maman, qui n’hésite pas à interroger nos professionnels : « C’est quoi votre rôle ? Comment savoir quand un cygne a la grippe aviaire ? Il y a bien un loup en Haute-Marne ? ». Au cours des échanges, Vincent en profite pour montrer les canards dans l’eau, à la fille du couple icaunais. Deux exemples de missions autres que celle de police de l’environnement, pour lesquelles les agents de l’OFB sont aussi assermentés.
La matinée de travail se poursuit en direction d’Eclaron, à proximité du Vieux Der et des Sources du lac, pour un contrôle de routine après une partie de chasse. « Du 2 au 17 décembre, il y a une mission nationale sur la sécurité à la chasse », rappelle Vincent Montibert, qui remettra un flyer aux 26 chasseurs contrôlés ce matin-là. Aucun ne contestera la vérification du permis et de l’arme. « C’est même une très bonne chose », confie l’un d’eux. Au final, seul un léger défaut de permis – qui se réglera sur présentation de celui-ci dans les prochaines heures – est à signaler.
Il est déjà 12 h 45, « On va aller casser la croûte », annonce le chef de l’OFB Haute-Marne. La journée n’est pas terminée, il est l’heure de se séparer.
Louis Vanthournout
Les missions des agents de l’OFB
La moitié du temps des agents de l’OFB est consacrée à leur mission « police de l’environnement », comme le gros de cette matinée du 10 décembre. « Nous sommes beaucoup dans la prévention et l’échange », expliquent-ils, illustrant leurs propos sur le terrain, et par des chiffres : « Nous faisons environ 800 contrôles à l’année sur le département, pour 160 à 200 procédures ».
Autrement, environ un quart de leur temps est dédié aux études et aux recherches. Par exemple, en comptant des espèces en vue d’inventaires : le 17 octobre, 33 000 sarcelles d’hiver ont été recensées. Les agents de l’OFB doivent aussi gérer les espaces naturels, peuvent venir en appui de politiques publiques, et contribuent à la mobilisation citoyenne en prodiguant les bons conseils ; comme avec les touristes icaunais croisés ce dimanche ou au festival de Montier il y a trois semaines.