Lac du Der : comité syndical sous tension
Le syndicat mixte d’aménagement touristique du lac du Der votait son budget, jeudi 7 décembre, à Giffaumont. Le fond n’a pas fait débat, mais la tension était tout de même palpable entre son président Sébastien Mirgodin et Jean-Pierre Bouquet, maire de Vitry-le-François.
Entre Jean-Pierre Bouquet et Sébastien Mirgodin, cela n’a jamais été l’amour fou. Politiquement, les deux hommes s’opposent depuis des années. Entre le maire de Vitry-le-François, socialiste à tendance macroniste, et le conseiller départemental, président du Syndicat du Der, et bras droit du député centriste Charles de Courson, les joutes verbales sont nombreuses. Il y a quelques jours, ils s’étaient déjà affrontés, à l’occasion du conseil communautaire vitryat. Objet de leur querelle ? Le cinquantenaire de la mise en eau du lac du Der, en 2024, dont les animations ne sont ni définies, ni financées.
« Un risque inconsidéré »
La réunion du Syndicat du Der, ce jeudi 7 décembre, dédiée au vote du budget, s’annonçait donc tendue. Et si le budget, largement débattu lors de la précédente séance, n’a pas appelé de contestations majeures, Jean-Pierre Bouquet, à peine arrivé (avec 30 minutes de retard), a pris la parole. « Adopter le budget en l’état serait prendre un risque inconsidéré avec le contrôle de légalité. Dura lex, sed lex, la loi est dure, mais c’est la loi. Ce budget n’est pas conforme à nos statuts », a-t-il martelé.
En cause, la subvention des deux départements de la Marne et de la Haute-Marne, qui n’est désormais plus attribué pour le fonctionnement du syndicat, mais pour ses investissements. « Si on ne modifie pas nos statuts, on ne peut pas adopter le budget en l’état. »
Le Syndicat du Der va revoir ses statuts
Un premier coup de semonce rapidement balayé par son opposant Sébastien Mirgodin. « On en est conscient et une procédure de révision des statuts va être lancée. Une commission est déjà en place pour ça. Mais sachez que si on appliquait nos statuts à la lettre, les collectivités comme celle que vous présidez devraient nous verser beaucoup plus que ce qu’elles font aujourd’hui… » Un partout, balle au centre.
Le budget adopté, le syndicat a poursuivi son ordre du jour, annonçant par exemple, une convention avec le syndicat intercommunal d’énergie de la Marne pour l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques à la station nautique de Giffaumont. Mais aussi le lancement d’une procédure de délégation de service public pour la gestion de l’Auberge de Chantecoq. Une délibération autorisant « Monsieur le Président à signer tout document relatif à cette affaire, et notamment le contrat de gestion de service public ».
« On va un peu vite en besogne ! »
Une formulation qui a fait bondir Jean-Pierre Bouquet. « On va un peu vite en besogne ! On a l’impression que tout est déjà acté, alors qu’on n’a même pas encore défini les besoins. » Pour apaiser l’élu, la seconde partie de la phrase a finalement été retirée.
Si les échanges sont restés cordiaux, la tension entre les deux adversaires politiques était plus que palpable. Mais étonnamment, pas un mot, ni de l’un de l’autre, sur les animations du cinquantenaire. Il aurait pourtant été assez légitime, pour le maire de Vitry, d’interroger le syndicat mixte sur l’absence de financement des animations. Et ce à cinq mois et demi du lancement des festivités…
P.-J. P.