Une sensibilisation au handicap pour les collégiens de Chalindrey
Société. Adapter son comportement en présence de personnes en situation de handicap, porter sur elles un regard bienveillant en respectant la différence, leur prêter assistance, tels étaient les objectifs de la journée de sensibilisation au handicap organisée au collège Vincenot, vendredi 1er décembre.
La trentaine de collégiens des deux classes de 5e ont participé à cette journée de sensibilisation au handicap. Mise en place depuis plusieurs années par Mathilde Ripamonti, l’infirmière scolaire, animée par des représentants d’associations et clubs sportifs, couplée à la journée internationale des personnes handicapées, cette action collective avec l’aide des autres enseignants, était organisée autour d’ateliers de découverte des handicaps moteurs, visuel et intellectuels.
Les jeunes ont été aussi mis en situation par petites équipes et se sont mesurés sur des épreuves de parcours d’inaccessibilité en fauteuil. « On se rend compte des difficultés pour faire des choses simples du quotidien » résumaient les collégiens qui avaient aussi testé le parcours de déficient visuel, en se cognant dans les murs malgré leurs guides.
« Nous leur expliquons comment appréhender l’environnement, se concentrer sur les sons, les odeurs et comment se servir d’une canne » résumaient Guillaume, Thierry et Anaïs de la délégation haut-marnaise APF France Handicap.
Le handicap n’est pas forcément triste
Et APF France handicap de conclure : « Il est important que vous, les jeunes, soyez impliqués pour oser parler du handicap, oser le regarder pour, au final, le faire disparaître car le handicap n’est pas forcément triste ».
Avec Véronique Flamand, les collégiens ont été initiés à la langue des signes pour tenter de se présenter, de formuler une demande, de faire part d’une émotion.
Un temps d’échange, animé par Cathy Michel, éducatrice spécialisée à l’antenne langroise du Sessad Troubles Spectre Autistique (TSA) a permis de s’exprimer sans tabou sur le sujet. Les élèves ont pu prendre conscience des différentes problématiques qui se posent dans l’accompagnement des personnes autistes. Ce qui entraîne bien souvent des méfiances à l’égard de leur comportement. Si les handicaps moteurs sont facilement perceptibles, les enfants ont parfois du mal à avoir de l’empathie pour les personnes suspectées de troubles autistes du fait de leurs invisibilités.
« Il est important de dire que l’autisme n’est pas une maladie, mais un handicap. Un autiste n’est pas malade, juste différent. C’est à la société de s’adapter à lui, pas à lui de s’adapter à la société » analysait Cathy Michel. La scolarisation au collège, avec accompagnement, aide, de jeunes autistes, en est l’illustration.
A la rencontre de chiens d’aide d’Handi’chiens
Frédéric Coignot, délégué dijonnais handi’chiens est venu expliquer aux jeunes collégiens l’utilité d’un chien éduqué afin d’aider les personnes atteintes d’un handicap. Il leur apporte essentiellement une aide technique, par exemple ramasser un objet ou ouvrir une porte, mais aussi un soutien moral, voire une aide à l’insertion sociale en favorisant l’interaction avec leur environnement.
La présence d’Ufo, jeune golden retriever, en famille d’accueil chez Sylvie, enseignante à la retraite, à Louhans (Saône et Loire) et celle d’Unix chez le Haut-Marnais Christian, également retraité, rentre dans le parcours d’éducation canine en plusieurs étapes : les premiers pas, de 0 à 2 mois avec une sélection en élevage (un chien non peureux, aimant le contact humain) ; la vie de famille d’accueil, de 2 à 18 mois ; l’école handi’chiens, de 18 à 24 mois, puis la remise à la personne handicapée.
Et les intervenants bénévoles ont assuré : « la base de toute éducation repose sur une relation de confiance entre le chien et sa famille d’accueil qui guide le chien dans son apprentissage, donne beaucoup de temps, de la patience, puis avec son éducateur qui parfait son éducation et enfin avec son bénéficiaire ».
Coût de formation d’un chien et assuré à 100 % par handi’chiens : 17 500 €. L’association est aidée par des dons, du mécénat, des legs. Les collectivités dont l’Etat n’apportent que 1 % du budget annuel. Quelque 444 familles d’accueil handi’chiens bénévoles sont recensées en France ; 25 éducateurs canins sont salariés de l’association ; 150 chiens sont remis chaque année gratuitement aux bénéficiaires.