Chasse : les buralistes ne veulent pas d’autres cartouches
Les bureaux de tabac pourront, à partir du 1er janvier, vendre des cartouches de chasse. jhm quotidien est allé prendre la température chez les buralistes bragards. Et la nouvelle ne semble pas vraiment les emballer.
Voilà une nouveauté qui ne semble pas transcender les premiers concernés. Au 1er janvier, les buralistes le souhaitant pourront vendre des munitions de fusils de chasse, en plus de leurs marchandises habituelles. Il leur faudra, pour ce faire, réussir un examen au terme d’une formation de deux jours. Mais, à Saint-Dizier, les gérants de bureaux de tabac que jhm quotidien a interrogé ne semblent pas très partants pour vendre des cartouches de chasse.
Concurrence avec l’armurerie
« Notre métier, ce n’est pas de vendre des cartouches de fusil de chasse », affirme sans hésitation le gérant du Lutetia, bar-tabac de la couronne de Gigny. Il poursuit : « Nous avons investi dans ce commerce pour vendre du tabac, des boissons, des jeux à gratter. Ce n’est pas pour vendre des sacs à main… » Un avis partagé du côté de La Civette, rue Gambetta. « Il y a un armurier pas loin. Mettre en vente des cartouches de chasse, c’est comme si je me mettais à vendre du pain pour concurrencer la boulangerie juste en face », explique le gérant.
La présence d’une armurerie à Saint-Dizier revient souvent dans le discours des buralistes plutôt hostiles à l’idée de vendre des cartouches de chasse. « On ne veut pas se tirer dans les pattes », lance le gérant du Lutetia, pas vraiment conscient de son bon mot. « La question ne se pose pas, puisqu’il y a une armurerie en ville. À moins d’étendre nos horaires », concède-t-on du côté du Totem, rue Émile-Giros.
« Pas sûr qu’on ait besoin de vendre des cartouches de chasse »
À en croire les buralistes rencontrés, la question se poserait davantage pour les petites communes alentours. « Dans les “zones blanches”, où le seul commerce qui vendrait des cartouches serait le bureau de tabac, pourquoi pas », explique le gérant du Totem. « Ça peut être utile pour les tabacs de village, mais nous, en ville, pas sûr qu’on ait besoin de vendre des cartouches de chasse », abonde le gérant de La Civette.
La gérante du Café des Sports, rue Paul-Bert, avance un autre argument. « C’est dangereux pour nous. On est déjà pas en sécurité, alors vendre des cartouches de chasse, je ne suis pas partante. Je ne veux pas le faire », garantit-elle.
Ainsi, peu de chances de voir les bureaux de tabac bragards développer la vente de munitions de chasse au 1er janvier. D’autant que, à en croire certains buralistes, cette diversification de l’activité ne représenterait pas une manne financière dont il serait impossible de se passer.
Dorian Lacour