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Polluants éternels PFAS : SOS Pays de Langres sonne l’alarme

Photo d’archives

ENVIRONNEMENT. La nouvelle association SOS Pays de Langres s’est réunie, jeudi 30 novembre, à la salle de La Zouille, pour présenter des analyses en teneur de polluants éternels effectuées sur le ruisseau du Julien, près de la zone industrielle des Franchises. Les résultats ne sont pas positifs.

On les appelle les PFAS, pour Substances per- et polyfluoroalkylées. Leur particularité, récemment mise à jour ? Constituer des « polluants éternels », potentiellement cancérigènes pour certains d’entre eux. Ces derniers mois, les autorités sanitaires se sont emparées, de plus en plus, de la question des PFAS. En octobre dernier, 34 communes de Rhône-Alpes ont déposé plainte à la suite de découverte de PFAS dans le Rhône, mettant alors en cause les usines lyonnaises Arkema et Daikin. A Paris, le constat de taux anormalement élevés de ces substances sur des œufs de poule — particulièrement récipiendaires d’une telle pollution — a conduit, le 20 novembre, l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France à « déconseiller » leur consommation.

Pourtant bien moins industrialisée que ces métropoles, Langres aussi est désormais touchée par le sujet. C’est ce qu’a publiquement annoncé, jeudi 30 novembre, lors d’une réunion tenue salle de La Zouille, l’association SOS Pays de Langres, nouvellement implantée sur le territoire dans une optique de défense de l’environnement. Fondée en juillet dernier, l’association est soutenue dans cette démarche par les ONG (Organisations non gouvernementales) Générations futures et Surfrider.

La mauvaise surprise en PFAS du Julien

Son président, Régis Rouillon, a expliqué avoir décidé d’agir en découvrant, en début d’année, une enquête du journal Le Monde, révélant la carte de France des pollutions par des PFAS. « A ma grande surprise, j’ai vu sur la carte “Langres” et le classement comme “hotspot” PFAS du ruisseau Le Julien », a lancé Régis Rouillon à l’assistance. Le Julien est le ruisseau de quelques km qui prend sa source au niveau de la zone industrielle des Franchises et se jette ensuite dans la Marne. Les analyses citées par le quotidien national ont été effectuées en 2020, en aval du Julien, par l’Office français de la biodiversité (OFB) et ont révélé la présence de 129,2 nanogrammes de PFAS par litre.

SOS Pays de Langres a diligenté des analyses et mesures sur trois niveaux, effectuées ces dernières semaines, pour un coût de 3 000 euros. Les deux premières ne peuvent, comme l’a reconnu le président Rouillon lui-même, avoir de véritable impact faute de normes fixées par le législateur. Elles sont néanmoins indicatives. La première analyse a porté, comme en 2020, sur l’eau elle-même : « Nous avons fait deux prélèvements sur les deux buses qui viennent de la zone industrielle des Franchises, au début du Julien ». Le résultat est spectaculaire : 280 nanogrammes de PFAS par litre pour la première buse, et 1 190 nanogrammes pour la seconde.

SOS Pays de Langres a également fait le choix de prélever des sédiments à proximité des buses, avec pour résultats respectifs 25 et 78 microgrammes par kg de PFAS détectés. Mais la principale enquête scientifique a porté sur l’examen d’œufs de poules installées à proximité du Julien. « C’est le seul cas où nous avons une norme qui a été édictée. C’est une norme européenne qui fixe un seuil à 1,7 microgramme par kg », a précisé Régis Rouillon.

La norme maximale autorisée pulvérisée

Ces dernières investigations ont révélé un résultat bien au-delà du seuil, puisque 12,7 microgrammes par kg ont été détectés. « Sachant que c’est la valeur la plus basse qui est retenue… », a, de surcroît, précisé le responsable associatif, qui n’a pas caché une certaine « surprise » devant ce taux : « Très franchement, cela révèle un gros souci, probablement une pollution aérienne en plus de l’eau. Car c’est trop haut par rapport aux prélèvements en eau et en sédiments. On ne s’attendait pas à ça ». A titre de comparaison, les taux relevés à Paris (9,7 microgrammes) et à Lyon (9,9 microgrammes) se sont avérés inférieurs…

Aux yeux de SOS Pays de Langres et de son avocat, c’est une base de travail pour agir. Sans volonté de s’en prendre aux entreprises de la zone, mais avec la ferme intention de régler un potentiel problème de santé publique.

N. C.

n.corte@jhm.fr

La préfecture et l’OFB saisis

SOS Pays de Langres est déterminée à agir pour que soient menées des études officielles et pour que les autorités prennent à bras le corps le sujet. A cette aune, Régis Rouillon a indiqué, jeudi soir, avoir eu un entretien, début septembre, avec le secrétaire général de la sous-préfecture de Langres, Michaël Petitjean. Il a également sollicité, à plusieurs reprises, l’Office français de la biodiversité (OFB), habilité à effectuer les mesures officielles. Dans les deux cas, il n’a pas eu de retour. Il n’en a pas eu davantage, pour sa demande, auprès de la Ville de Langres, des documents présentant les réseaux d’eau et d’assainissement. SOS Pays de Langres va, en conséquence, saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) sur ce dernier point. Toutefois, d’après nos informations, Michaël Petitjean a bel et bien fait suivre le dossier auprès de la préfète Régine Pam. Du côté de l’OFB, il a été indiqué à jhm quotidien que des mesures devraient prochainement être menées. A suivre.

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