Une “rand’eau” au bord du lac de la Mouche

Mardi 28 novembre, la classe de CE2-CM1 de Saint-Ciergues, école faisant partie du Regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de la Vallée de la Mouche, a effectué une “rand’eau”, en fait une randonnée sur le thème de l’eau.

Ainsi, les élèves accompagnés de leur enseignante, Anne-Laure Guillaume-Marius, se sont rendus sur les bords du lac de la Mouche pour comprendre les travaux réalisés depuis plusieurs mois sur le barrage et appréhender la fonction de “réservoir” que va retrouver très prochainement et pleinement le lac.

En effet, les pluies très importantes de ces dernières semaines ont permis au lac de se remplir significativement. Le responsable des barrages à VNF (Voies navigables de France), David Riottot, a expliqué que l’eau des coteaux environnants ou du bassin versant plus éloigné arrive du côté amont du barrage (le point haut). L’eau sert à alimenter le canal entre Champagne et Bourgogne ainsi que le lac de la Liez. Alimenté par deux rivières, la Mouche et le Morgon, le lac, également appelé de Saint-Ciergues, fait aussi office de réserve d’eau potable. Cette eau, une fois filtrée et traitée, est distribuée aux habitants du secteur de Langres.

Des plaques émaillées pour mesurer le niveau

L’institutrice et David ont expliqué que la hauteur d’eau était mesurée grâce aux cotes écrites sur les échelles limnimétriques fixées sur le barrage.

Des plaques émaillées d’un mètre de haut avec des numéros permettent de connaître la quantité d’eau du lac-réservoir. La cote actuelle est à 354,29 contre 352 un an plus tôt. Par sécurité, des relevés sont effectués très régulièrement afin de connaître exactement le nombre de mètres cubes contenus dans le lac.

Le lac est sauvage et reste très naturel avec de nombreux oiseaux, plantes et arbustes puisqu’il n’est pas aménagé comme les trois autres implantés autour de Langres et le seul à posséder un barrage maçonné en pierre.

Long de 410 m, il a été construit entre 1881 et 1889 et compte 40 arches voûtées avec des pierres taillées à la main en forme d’alvéoles. La hauteur maximale au-dessus de la vanne de fond (la plus haute des deux) est de 22 m. « Lorsqu’on est au pied du barrage, la route semble très haut », a fait remarquer un élève impressionné. M. Riottot a précisé qu’on ne voyait que la moitié de l’ouvrage.

Des rénovations effectuées

La partie enfouie dans la terre est aussi importante de façon à ce que le barrage assure son rôle de retenue d’eau qui exerce une grande pression sur les pierres. Depuis plusieurs mois, des travaux sont réalisés à ses extrémités côté aval (dans la vallée) pour renforcer la solidité des pieds du barrage.

Des tonnes de cailloux ont été déposées par couches successives afin d’assurer à la fois plus de renfort à son pied et, en même temps, continuer à drainer le sol pour que l’eau de pluie puisse s’infiltrer et rejoindre les nappes phréatiques et/ou la rivière. Du côté “eau”, un renfort en béton appelé le masque Lévy a été construit, vers 1900, pour apporter une solidité supplémentaire à l’ouvrage. Ce masque a été rénové cet été avec une nouvelle couche de béton pour empêcher les infiltrations d’eau dans le barrage. A l’extrémité opposée au village, le déversoir permet à l’eau de s’écouler seule par les cascades si le niveau du lac devient trop haut. Il est lui aussi rénové et une vanne à clapet permettra soit de retenir l’eau dans le lac soit de lâcher l’eau dans les cascades.

Très intéressés par cette découverte, les élèves poursuivront leur apprentissage par la visite d’une écluse lors d’une sortie vélo à programmer au printemps.