Violences conjugales : des rencontres à Châteauvillain
Samedi 25 novembre, l’association Simone – basée dans un tiers-lieu de Châteauvillain – a organisé une journée de rencontre qui s’est inscrite à part entière dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Ayant lieu chaque 25 novembre dans plusieurs pays du monde depuis 1999*, cette journée avait aussi sa place à Châteauvillain. « Les échanges ont été riches et passionnants, remuants parfois. Je suis très reconnaissante envers les intervenant(e)s pour la qualité de leur présence », explique Anne-Laure Lemaire, représentante de l’association Simone.
Samedi se tenait le troisième temps fort de “Simone met les pieds dans le plats”, dont l’objectif est d’échanger sur les droits et places des femmes dans la société actuelle. Pour ce dernier chapitre, l’association a fait le choix de mettre au centre de ses discussions la problématique des violences conjugales.
Le témoignage d’une ancienne victime
Pour ce faire, elle a fait le choix de débuter cette journée par une table ronde qui a, notamment, fait intervenir Marie Gervais, ancienne victime de violences à l’adolescence et autrice du livre “Il me tue cet amour”. Egalement à l’initiative de nombreuses actions de prévention notamment en milieu scolaire, elle explique la manière dont elle s’est reconstruite après huit années de violences conjugales. Elle est aussi à l’initiative de l’atelier créé dans le cadre d’une de ses résidences qui a permis d’aboutir sur une exposition qui en présente l’aboutissement. Une exposition qui a été présentée samedi et qui montre donc l’aboutissement de cet atelier d’écriture qui a réuni, de janvier à mai 2022, huit femmes ayant subi des violences. “Ecrire des mots pour se reconstruire, écrire des mots pour soi, écrire des mots pour témoigner”, tel a été le fil rouge de ce travail qui a été mis en exergue durant cette journée qui a aussi fait intervenir de nombreuses structures. A l’instar de la Maison de protection des familles de la gendarmerie représentée par l’adjudante-cheffe Céline Armange et la gendarme Mélissa Beaudet qui se sont particulièrement montrées à l’écoute de plusieurs femmes. Une manière aussi de redessiner les contours des violences conjugales qui s’opèrent lorsqu’il ou elle étrangle, prive de liberté, empêche la vie sociale, contrôle les sorties, dévalorise, hurle, viole, humilie, bouscule, terrorise.
Durant toute la journée se sont enchaînés tables rondes, ateliers participatifs, conférences et moments artistiques.
De notre correspondante Catherine Jeanson
*Le 19 octobre 1999, lors de la 54e session de l’assemblée générale des Nations unies, les représentants de la République dominicaine et 74 états membres ont présenté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales sont invités ce jour-là à mener des opérations de sensibilisation de l’opinion à ce grave phénomène. La résolution 54/134 a été adoptée le 17 décembre 1999.