Pauvre en nappes, la Vendée va recycler ses eaux grâce à Jourdain

Ce n’est pas un hasard si la Vendée a choisi “Jourdain” comme nom de son grand programme de recyclage de l’eau… À l’instar de la Syrie, d’Israël et ou de la Cisjordanie (où presque toute l’eau potable provient du fleuve Jourdain), ce département côtier de l’ouest de la France est un territoire pauvre en nappes phréatiques. Toutes proportions gardées, s’entend bien…

La Vendée prélève en effet 90 % de ses eaux potables en surface. Une pratique particulièrement sensible au réchauffement climatique, d’autant plus en été, quand l’afflux de touristes est à son comble sur la côte atlantique ! Déjà ponctuellement tendu par le passé, l’approvisionnement en eau potable laisse craindre des coupures dans le futur, si rien n’était fait. Déficit annuel estimé : environ huit millions de mètres cubes.

Pour remédier à ce risque, le Département a mis en place le “Programme Jourdain”. L’idée est de récupérer une partie des eaux usées de la station d’épuration des Sables-d’Olonne, eaux qui, jusqu’à présent, sont rejetées en mer, à hauteur de 4,5 millions de mètres cubes par an. La particularité innovante du programme : une fois traitées, les eaux redeviennent potables, et non uniquement pluviales. Un projet « unique en Europe », assure le syndicat Vendée Eau, qui en a confié la réalisation à Véolia.

Pour ce faire, une usine d’affinage est actuellement en construction aux Sables, ainsi qu’une canalisation longue de 27 km pour rallier les Sables à la retenue du Launay, qui barre le lac de décantation végétalisé. Là, une fois filtrée, l’eau pourra revenir dans le circuit domestique. Un vrai cercle vertueux, que la Vendée souhaite essaimer sur son territoire.

Mise en œuvre : entre 2024 et 2027. Coût : 25 millions d’euros.

Ludovic Renoult, Ouest-France