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Une commune de l’Aube finance l’achat de récupérateurs d’eau de pluie 

Faire des économies tout en préservant la ressource en eau, tel est l’intérêt des récupérateurs de pluie.

Faire des économies tout en préservant la ressource en eau, tel est l’intérêt des récupérateurs de pluie dont le succès est grandissant. Dans l’Aube, la commune de Romilly-sur-Seine subventionne à hauteur de 50 % l’achat de cet outil utile pour l’environnement.

L’eau est une ressource précieuse. Une prise de conscience s’effectue à ce sujet avec notamment les ventes de récupérateurs de pluie qui se multiplient. Dans l’Aube, la commune de Romilly-sur-Seine a décidé d’inciter ses habitants à franchir le pas en offrant une subvention de 50 % à l’achat de ces récupérateurs. « Ce geste pour l’environnement permet d’économiser la ressource en eau, de faire des économies financières et offre une solution alternative écologique et gratuite. La récupération de l’eau de pluie, c’est aussi restreindre les risques de saturation des stations d’épuration et d’assainissement », avance le maire, Éric Vuillemin.

D’après les premiers calculs, si ne serait-ce que 10 % de la population s’équipait de récupérateur d’eau et ne l’utilisait qu’à 50 %, ce serait potentiellement l’équivalent de deux semaines de consommation d’eau à Romilly économisées. « C’est une mesure de développement durable qui a toute son importance », indique encore l’édile.

Au départ, la subvention était de 30 %, mais Romilly a décidé de la monter à 50 %, le dispositif n’ayant pas eu l’effet escompté. Pour l’heure, cette subvention est accessible jusqu’au 30 juin 2024. 

Tous les propriétaires d’immeuble et de maison de la commune y sont éligibles. Cependant, l’achat de récupérateur sans couvercle n’est pas subventionné pour éviter la propagation de moustiques. En effet, les bassins d’eau stagnante et ouverts sont propices à leur reproduction. Le choix des récupérateurs n’est d’ailleurs pas anodin.

Quel récupérateur choisir ?

Les contenances oscillent globalement entre quelques dizaines de litres à plusieurs centaines, pouvant aller jusqu’à 60 000 litres pour les plus gros. Ces derniers sont enterrés. Les plus petits sont des cuves hors-sol – c’est le système dit “aérien” – et sont plus simples à installer. Pour une maison de 100 m2,  il est généralement conseillé une cuve entre 1 200 litres et 2 500 litres.

Les prix varient aussi considérablement, d’une cinquantaine d’euros à 10 000 pour les récupérateurs enterrés (800 € environ pour une cuve de 2 000 litres). Selon les usages aussi. Pour des raisons sanitaires,  ceux-ci sont réglementés. Non potable, elle sert principalement à arroser le jardin ou laver la voiture, pour un usage extérieur. Mais pour les versions les plus évoluées, il est possible de recycler l’eau de pluie pour la chasse d’eau des toilettes ou pour les machines à laver. Ce qui permet des économies bien plus grandes.

Quelles sont les économies ?

On estime qu’un récupérateur d’eau permet des économies de 40 % voire 50 % sur la facture d’eau annuelle – ce qui peut se compter en centaines d’euros. Et ce, alors qu’en France, chaque habitant consomme 149 litres d’eau potable par jour, selon l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, en 2020. « Je fais beaucoup d’économies vu que je ne prends plus du tout l’eau du robinet pour arroser mes plantes », avoue Marie-Hélène, originaire d’Aix-en-Othe, dans l’Aube et propriétaire d’un récupérateur depuis dix ans. En plus d’être meilleur pour les plantes que l’eau du robinet car c’est moins calcaire, ça évite de vider les nappes phréatiques. C’est donc aussi bon pour l’environnement.

Cela demande néanmoins un peu d’entretien. Afin de protéger l’eau contenue dans les cuves hors-sol, il est nécessaire d’entretenir le contenant en nettoyant au moins une fois par an le collecteur filtrant, assemblé à la descente de gouttière. Selon l’exposition et les conditions climatiques, il faut aussi vérifier l’intérieur du réservoir quelques fois dans l’année pour prévenir l’apparition de mousse ou d’algues. De plus, pour éviter les dégâts du gel, il faut penser à nettoyer le récupérateur avant l’hiver.

Concernant l’usage de l’eau en intérieur, l’entretien doit être fait au minimum tous les six mois, avec « l’obligation de tenir à jour un carnet d’entretien sanitaire », selon la préfecture, qui précise : « Un agent technique du réseau d’eau potable de votre mairie peut faire un contrôle de l’équipement » pour prévenir la contamination du réseau public d’eau potable.

Sandra Roger, L’est-éclair

Que dit la législation ?

Acquérir un récupérateur d’eau est facile et libre. La législation française l’autorise, comme il est indiqué dans l’article 641 du Code civil : « Tout propriétaire a le droit d’user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds ». Mais aussi bien pour l’usage que l’entretien de la cuve, des règles supplémentaires s’imposent et sont régies par l’arrêté du 21 août 2008 et la législation européenne. De plus, si l’équipement est raccordé au réseau d’assainissement collectif (notamment si l’usage se fait en intérieur), il doit être déclaré auprès de la mairie afin de permettre de contrôler le réseau. 

Est-il possible de mettre un récupérateur sur un balcon ? 

Oui, si le syndic de la copropriété donne son accord car les gouttières sont des biens communs et qu’il est nécessaire de les percer lors du raccordement. Pour autant, un balcon ne peut supporter un poids supérieur à 350 kg. Il est d’autant plus important de bien connaître ses besoins.

Lors du raccordement à la gouttière, il faut prévoir d’installer un robinet pour fermer l’eau en cas de fortes précipitations qui pourraient provoquer des infiltrations ou autres dégâts.

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