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Comment Crépy-en-Valois gère remarquablement ses eaux tombées du ciel

Murielle Wolski, adjointe au maire de Crépy-en-Valois, en charge de l’environnement. © Pascal Mureau.

La commune de l’Oise est engagée dans un programme vertueux qui permet de préserver sa station d’épuration.

A Crépy-en-Valois, dans l’Oise, on ne s‘enorgueillit pas seulement de ces plus de 5 000 arbres d’alignement qui ont valu à la ville un premier prix, en 2019, décerné par le Conseil national des villes et villages fleuris pour une gestion exceptionnelle de l’environnement. Depuis une dizaine d’années, la commune de 15 000 habitants est engagée dans une gestion durable de ses eaux pluviales. Avec pour objectif « zéro rejet » d’eau du ciel dans la station d’épuration.

Une politique volontariste qui s’appuie sur un Agenda 21 comprenant 78 fiches d’actions. « Plutôt que faire grossir les tuyaux sans arrêt, la ville a cherché à retirer de l’eau. Les résultats sont très positifs pour l’environnement», souligne Nicolas Inglebert, directeur des services techniques de la commune.

« Beaucoup de villes n’ont pas encore déconnecté leurs eaux d’assainissement de leurs eaux pluviales. A Crépy, 50 à 60 nouveaux riverains sont concernés chaque année. La ville a mis en place toute une série de mesures qui font qu’elle a atteint une réelle notoriété sur la moitié nord de la France », ajoute Murielle Wolski, adjointe au développement et à l’écologie.

Comment la “cité des archers” (célèbre pour son archerie depuis le Moyen Age) met-elle dans le mille ? « Tout simplement avec beaucoup de bon sens et de volonté », estime l’élue. Dans ses nouveaux quartiers, la commune a par exemple opté pour des trottoirs légèrement inclinés. En apparence, un détail. Ainsi, l’eau de pluie ne part plus dans les caniveaux reliés au tout-à-l’égout, mais est dirigée vers des espaces verts adjacents qui en plus d’adoucir l’urbanisme font sens avec le réchauffement climatique.

En certains endroits, il n’y a même plus de réseau d’eau pluviale. Les eaux de nuages ruissellent directement vers des zones engazonnées, des noues ou l’un des six bassins d’infiltration. Selon les endroits, les quantités collectées vont de 0,5 à 2 litres/seconde à l’hectare. Les services techniques de la Ville puisent régulièrement dans ses énormes réserves l’eau nécessaire pour l’arrosage des espaces verts.

Prévenir à la fois le risque d’inondation et de sécheresse

En outre, chaque nouvelle construction communale, comme actuellement la Maison de la petite enfance en cours de travaux, est dotée d’une citerne enterrée de plusieurs dizaines de mètres cubes. « La plus grande, 60 m3, se trouve aux services techniques », souligne Nicolas Inglebert.

Voilà pour la partie récupération des eaux. Mais la Ville – qui a établi un zonage pluvial précis – cherche également à réhumidifier ses sols. A partir de 2024, tout nouveau permis de construire imposera un minimum de 25 % du terrain non artificialisé. Le but étant l’infiltration naturelle de l’eau de pluie vers la nappe au plus proche du lieu de sa chute. « Ainsi, on prévient à la fois le risque de trop plein en cas d’inondation, et de trop peu en cas de sécheresse », souligne Murielle Wolski.

A une heure de train environ de Paris, la commune, depuis le Covid, ne connaît pas la crise de la construction immobilière. Avec une inquiétude pour les élus : « Accueillir de nouvelles familles venues se mettre au vert, sans avoir à agrandir la station d’épuration pour un coût astronomique, suppose de limiter l’utilisation de l’existante. Cela implique de changer les mentalités, d’être plus exigeant avec les promoteurs », conclut Murielle Wolski. 

Pascal Mureau, Le Courrier Picard

Mille récupérateurs dans les jardins

« Au jardin, j’arrose malin… » Ce slogan, les habitants de Crépy-en-Valois l’ont vu fleurir dans leurs boîtes aux lettres au printemps 2021. En deux ans, plus de 1 000 récupérateurs d’eau de pluie ont été distribués aux résidents qui en ont fait la demande auprès de la mairie. Non seulement les Crépynois ont pu réduire leur facture, mais la récupération d’eau de pluie a encore permis d’alléger la station d’épuration qui a ainsi gagné en longévité tout en faisant des économies.

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