CCI Business : l’outil de tous les possibles

La dernière assemblée générale de la CCI 55-52 s’est tenue près de Bure mardi dernier, afin d’évoquer les potentielles retombées économiques de Cigéo sur le territoire et de présenter un outil numérique conçu pour les optimiser : CCI Business.

L’habitude est prise depuis un an : une assemblée générale de la CCI tient beaucoup plus de la séquence de travail que de la chambre d’enregistrement. Vite expédiée, la partie statutaire le cède rapidement au thème du jour, lié au site choisi. Si, mardi 21 novembre, les élus se sont retrouvés au Centre technologique de l’Andra, près de Bure, c’était pour évoquer l’impact économique du futur centre de stockage sur le territoire hôte.

La question n’est pas nouvelle : on se souvient des réunions explosives d’Energic 55-52, lorsque la présidente d’alors se fâchait à l’endroit des grands donneurs d’ordres qui ignoraient les entreprises du territoire. Les grands donneurs d’ordres répondaient : organisez-vous pour être plus forts et soyez plus compétents. On en restait là, depuis des années, dans ce dialogue marqué au sceau d’une double insatisfaction.

Une hypothèse de solution a été présentée devant la Chambre : CCI Business. Il s’agit d’une plateforme numérique qui veut rapprocher les grands marchés des entreprises locales. La filière nucléaire est une des filières majeures privilégiées pour l’instant, avec l’automobile, par exemple. Et quand on parle de grands marchés dans le nucléaire, forcément, par ici, on songe à Cigéo.

Il est nécessaire, pour une entreprise intéressée, qu’elle soit de Haute-Marne, de Meuse ou d’ailleurs, qu’elle s’inscrive pour être référencée. C’est gratuit.

Le gros avantage, pour les entreprises du territoire, réside dans la visibilité qu’elles vont a priori acquérir aux yeux des donneurs d’ordres de Cigéo, voire des donneurs d’ordres de tous les grands projets de toutes les filières. L’outil va permettre aux entreprises d’Energic d’accéder à des marchés extérieurs au territoire…

… et réciproquement !

Des entreprises extérieures au territoire vont plus facilement accéder aux marchés d’ici, sauf à imaginer qu’un filtre, qu’un algorithme, qu’un contrôle soit mis en place pour que certains voient prioritairement certains… L’outil est puissant et permet beaucoup de choses à ceux qui seront aux manettes : les experts de la Chambre.

Virginie Willaime (tiens, tiens…) a reposé la question de la souveraineté de la Meuse-Haute-Marne dans le cadre de Cigéo. Benoît Deboos a rappelé que si les deux CCI ont fusionné, c’était justement pour mieux s’organiser dans la perspective de Cigéo.

Patrice Torres, directeur du Centre Meuse-Haute-Marne de l’Andra, s’est voulu rassurant : « les marchés qu’on génère aujourd’hui vous sont parfaitement accessibles ».

Xavier Delarue, préfet de la Meuse, a évoqué les enjeux des prochaines années pour les entreprises qui voudront se positionner sur les gros chantiers. En gros, il leur reste cinq ans pour s’organiser, se grouper, gagner en compétences. Tout cela passe par des partenariats.

Opportunité et ordre de marche

En présence de la présidente de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Marne et du président de la Chambre d’agriculture de Haute-Marne, Richard Papazoglou a fait voter différentes mesures :

• Le remplacement de Bernard Donadel (Chaumont), démissionnaire, par Sabrina Lienard (Centre Leclerc de Saint-Dizier) au sein du bureau.
• La nomination de Nelly Baribault (L2PI à Void) comme conseillère technique.

Le président de la CCI 55-52 est revenu avec insistance sur la baisse des ressources fiscales et sa conséquence première : la nécessité de changer de modèle économique. Il a aussi fustigé ceux qui salissent l’image de la Meuse et de la Haute-Marne dans les médias nationaux. Pour lui, « Cigéo est bien une opportunité ; mais sommes-nous en ordre de marche ? ».